Parler pour… causer

À l’école, on parle, on parle, on utilise des mots qui minimisent les maux pour former des mous.
Dans les réunions et assemblées, on parle, on parle, jusqu’à ce que la règle du «je» devient enjeu et que l’ordre du jour devient désordre ; et, bien sûr, ce qui n’est plus à jour… nuit.
Dans les médias, on parle, on parle, on utilise l’écrit et les cris, on donne l’air de semer d’une façon claire alors que tout est clairsemé ; si bien qu’on ne fait plus de différence entre des informations et désinformation ; entre les médias qui sont sûrs et ceux qui censurent.
Ici, dans ce billet, on parle, on parle, alors que les gens ont ras-le-bol des affaires et de leurs dessous, et se demandent plutôt comment régler leurs affaires avec deux sous. D’ailleurs, un billet, n’est-ce pas d’abord un papier monnaie qui fait penser aux sous ?
Mais alors, faut-il parler ou se taire ?
A toi de voir.

Sache seulement que si la parole est d’argent, le silence est… tort.

Khaled Lemnouer

Maux croisés

Cyclisme : Faibles résultats des Algériens
 Rectification : Résultats des Algériens faibles


Automobile : Général Motors s’installe en Algérie
Un général de plus, un !


Béjaia : Le MOB bénéficie d’un bus
 Avant, le Mob n’avait pas un quart d’auto, maintenant il a un autocar.


La foire du livre de Francfort a ouvert ses portes à des milliers de professionnels. L’entrée de la BD et le livre électronique sont les grandes nouveautés.
Si en Europe, on passe son temps à lire, chez nous, on passe tout son… ton à l’ire.


Investissement du secteur privé : Du sucre raffiné à 100 % algérien l’année prochaine
On veut bien y croire, mais quand on nous montrera le… cas fait.


Lois des finances. Algériens serrez la ceinture !
Courage, courage ! Il suffit d’acheter une ceinture possédant beaucoup de… crans.


Semaine du cinéma indien à la cinémathèque d’Alger.
Faute de grives (bons films), on se contente de merles (navets). Mais, ne dit-on pas « Indien » vaut mieux que deux « tu l’auras » ?


Béjaia. Échecs : la ligue se prépare
À quand la ligue des réussites ?


Algérie. Conférence sur la pauvreté et l’exclusion
Sera-ce enfin l’exclusion de la pauvreté dans ce pays riche où vivent des malheureux en face des… mâles heureux ?


Algérie – OTAN. Première rencontre officielle à Bruxelles
Espérons que l’OTAN n’ait aucun point commun avec cet insecte piqueur et suceur qui se nourrit de sang. Car son anagramme TAON a de quoi inquiéter.


Patronat. Naissance du forum des chefs d’entreprise
Ainsi, chaque année, cette association élira son leader appelé… fort homme.


Universités. Marche des étudiants : « Halte à la gestion catastrophique ! »
Crier « Halte » dans une marche peut-il faire avancer les choses ?


 
 
Khaled Lemnouer
 

PÂTIR, C’EST MOURIR UN PEU

Tout est cher par les temps courts qui courent ! Même ce qui n’est pas chair !

 
Le pauvre père de famille ne sait plus à quel siens se vouer !
 
Il n’arrive pas à joindre les deux bouts même en étant du matin au soir debout.
 
Combien d’espoirs lui a-t-on fait miroiter ? Or, le miroir était fixé à un rétroviseur d’une… voie dure.
 
Ainsi, tout ce que le « chef de famine » peut garantir à sa famille, c’est un plat de spaghettis pour le repas de midi, et un plat de spaghettis pour le repas du soir.
 
Et ainsi de suite durant la semaine, durant le mois, durant l’année…
 
Avouez qu’il y de quoi perdre le moral, et même friser la folie !
 
Comment voulez-vous, dans ces conditions, que nos rues ne regorgent pas de… psycho-pâtes ?
 
Khaled Lemnouer

 

BONNES ANNEES ! (Moharrem – Civile – Yennayer…)

BONNES ANNEES ! (Moharrem – Civile – Yennayer…)
 
Souhaits pour une année 2009…« extra hors des nerfs »
 


L’Association des retraités algériens présente au peuple algérien ses meilleurs vieux.


Le secteur privé pour qui le temps c’est de l’argent, présente à ses travailleurs
ses meilleurs vœux de bonne heure.


Le Ministère de l’intérieur souhaite à tous les fonctionnaires une annéede bons nerfs.


Les misogynes algériens présentent leurs meilleurs vœux à tous les mâles heureux.


L’Association des maquignons algériens présente à sa clientèle ses veaux les plus chers.


La Fédération de tennis souhaite à tous ses adhérents une bonne année tout court.


Les cartomanciennes algériennes souhaitent à leur clientèle
une année des sortspleinede réussites.


Les boxeurs algériens souhaitent à leurs futurs adversaires une bonne et heureuse tannée.


L’Association des psychiatres algériens présente à tous ses malades ses meilleurs fous.


L’Association des sages-femmes algériennes présente à tous les futurs bébésses vœux de santé et de bien naître.


La Sonelgaz souhaite à tous ses abonnés une bonne année de lumière.


La ville de Annaba souhaite à tous ses habitants une Bône année.


La Fédération de boxe souhaite à tous les boxeurs une année de bon heurt.


Les pyromanes algériens présentent à tous les pompiers leurs meilleurs feux.



Khaled Lemnouer

Maux croisés

UGTA : le 10ème congrès a débuté par un combat de boxe.
Normal, tout le monde fut mis KO parce que personne n’était OK.


Distinction : la première femme de l’espace, l’ancienne cosmonaute russe Valentina Terechkova, sexagénaire, a été choisie femme du siècle.
Comme sur la Terre il n’y a pas beaucoup d’espace pour la femme, la femme est allée dans l’Espace pour gagner sa place sur la Terre.


Prix Nobel : des œuvres littéraires, scientifiques et philanthropiques ont été primées.
Alfred Nobel (1833 – 1896), fondateur du prix du même nom, fut assurément animé d’une grande générosité ? D’ailleurs, pour s’en convaincre, il suffit de lire son nom de droite à gauche.


E-mail : le volume moyen de courriers électroniques envoyés chaque jour à travers le monde devrait atteindre 15 milliards cette année.
L’engouement des internautes pour ce genre de courrier se comprend aisément : le message passe facilement… comme lettre à la poste.


Nos tennismen raflent trois des quatre médailles d’or de la phase individuelle de la CAN de Tennis.
Autrement dit, c’est le racket à la raquette.


Pays sous-développés : pourquoi n’arrivent-ils pas à s’en sortir ?
Parce que le peuple et ses dirigeants sont diamétralement très préoccupés. Alors que l’un pense au pouvoir d’achat, les autres pensent à l’achat du pouvoir.


Célébration de la journée mondiale de la Poste.
De nos jours, cette boîte à lettres n’est plus trop sûre. Plusieurs « facteurs » l’ont transformée en une véritable… « boîte alerte ».


Petit miracle en Australie : un garçonnet, déclaré mort par noyade par les médecins, est ressuscité vingt minutes plus tard à l’hôpital.
Vingt minutes après sa mort, le garçonnet décédé a décidé de redevenir un… « garçon né ».


Cheptel : la contrebande principale cause de la dégradation du cheptel.
Pour gagner la laine, les contrebandiers n’hésitent pas à cavaler dur, quitte à perdre… l’haleine.


Maux sociaux : les grévistes maintiennent la pression.
Ainsi, aucun gréviste ne pourra se… dégonfler !


 
Khaled Lemnouer
 

CONFÉRENCES… QU’ON FAIT RANCE

Art : trois petites lettres pouvant conditionner l’avenir d’une société.
 
L’art, c’est-à-dire l’adresse, l’habileté, le savoir-faire… est un moyen d’obtenir un résultat. Un résultat positif certes, mais aussi (malheureusement) un résultat négatif.
Aussi peut-on utiliser un art pour cacher un autre art. Exemple : la démagogie (l’art d’exploiter la passion des masses) peut être pratiquée pour faire écran à la démocratie (l’art d’exercer la libre pensée).
 
Mais revenons aux arts proprement dits. Dans certains pays, la sculpture, la musique, la danse, le théâtre, la peinture, le cinéma, la bande dessinée… sont autant d’arts pour lesquels aucun signal de départ n’a été donné, si bien qu’on ne peut pas parler d’arrivée à cause de… l’art rivé ! Les prétendus gens de l’art parlent de culture du matin au soir, mais ce n’est que péroraison oiseuse. En vérité, ce qui motive ces personnes, ce n’est ni l’art ni les gens, mais bien l’ar… gent. Et pour quelques ares de plus, elles sont prêtes à sacrifier tous les arts !
 
Il est indéniable que sans l’art, sans la culture, sans le savoir-faire, une société est vouée à la décrépitude. Cependant, un simple arrêté ne suffit pas à répandre la culture même si ce mot renferme les lettres A.R.T. Non, la connaissance ne se décrète pas, elle s’acquiert ! Et pour l’acquérir, il faut non seulement mettre les moyens humains et matériels au service du savoir, mais aussi et surtout permettre l’expression de l’intelligence dans un vaste champ culturel et artistique. La pensée étant universelle, elle doit rester universelle.
 
Pour cacher leur tare et leur retard, les têtes de l’art de ces pays (même s’ils sont parfois des gens bons) prennent à leur compte la citation de Destouches : «La critique est aisée et l’art est difficile.»
 
Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que, dans ces pays, l’art est critique et la difficulté est aisée.
 
Khaled Lemnouer

Maux croisés

Plusieurs foyers d’incendie se sont déclarés l’été dernier à travers tout le pays.
Pire ! Avec la flambée des prix, certains foyers, qui n’ont plus rien à consommer, se consument… petit à petit… à cause du… petit appétit.


Métro d’Alger : un chantier qui n’en finit pas…
En effet, ce chantier met trop de retard, met trop de lenteur, met trop de négligence… à cause d’une certaine tenue des travailleurs et d’un surplus de combinaisons des responsables.


Algérienne des eaux : le dossier est géré personnellement par le ministre.
Info ou intox ? Pourvu que la source soit sûre, car il nous tarde de voir… l’eau céans.


Retraités : la FNTR contre la privatisation des assurances.
Les retraités ont même réclamé l’assurance de la police pour empêcher la privatisation de la police d’assurance.
 
Le parti « Wafa » compte tenir un meeting alors qu’il n’est pas agréé.
Taleb aurait déclaré : « N’dir Kifou » en parlant de Bouteflika. Il ne croyait pas si bien dire car, lorsqu’on retire du nom de Bouteflika toutes les lettres composant celui de Taleb, il reste, devinez quoi ?
Hé bien, l’anagramme de « Kifou » ! No comment.


Système éducatif : L’enseigne portant l’inscription « École fondamentale » ne reflète nullement la réalité.
Autrement dit… l’enseigne ment.


Proche-Orient : Blocage persistant.
Comme quoi le statut d’El-Qods reste toujours à l’état de statue.


L’Organisation séparatiste basque, l’ETA, commet des attentats pour revendiquer son indépendance.
Il manque une seule lettre à l’ETA pour devenir un ETAT. C’est la raison pour laquelle cette Organisation s’attaque aux cafés pour y prendre… le T.


Algérie-Afrique du Sud. Une soixantaine d’hommes d’affaires à Alger.
C’est le partenariat entre l’Afrique du Nord et… le Fric du Sud.


Recettes hydrocarbures. Tout porte à croire que les Algériens ne profiteront pas de sitôt de la manne pétrolière.
On ne sait plus à quels siens se vouer. C’est vraiment… la station des sens.
 
Khaled Lemnouer
 

INCROYABLE… MI-VRAI

Il paraît que le Sahara était, il y a longtemps, bien longtemps, un royaume où poussait une forêt si luxuriante, si serrée, que les feuillages arrêtaient les rayons du soleil à la cime des arbres.
Ainsi, on vivait toujours à l’ombre dans ce pays.
 
Un jour, le roi excédé par cet ombrage permanent, voulut voir le soleil à tout prix.
Il fit donc venir tous ses soldats et leur donna péremptoirement l’ordre suivant, en balayant d’un geste rageur la végétation alentour :
 « Coupez-moi ÇA À RAS ! »
 
Ainsi fut fait. Et la forêt si luxuriante, si serrée, devint du jour au lendemain cet immense désert brûlé par le soleil auquel on donna logiquement le nom de… SAHARA.
 
Histoire réelle ou imaginaire ? Peu importe.
 
Après des ères et des ères, on vient enfin de s’apercevoir que cette décision majestueuse a détruit la production des végétaux et des animaux utiles à l’homme. De plus, ce fait néant a fait de l’homme un végète tôt qui a abandonné le travail de la terre.
 
Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, on vient de découvrir que l’avenir de ce pays
se trouve dans l’agriculture, et que l’agriculture à venir se trouve au Sahara.
 
Vrai ou faux, peu importe.
 
De toute manière ça à rien d’extraordinaire pour le consommateur blasé dont l’ordinaire constitue l’extra. Sahara ou pas Sahara, de toute façon, pour lui, depuis longtemps, dessert rime avec désert.
 
Khaled Lemnouer

 

L’APPÂT RANCE

Mon ami Rachid vient d’acheter une nouvelle crème à raser. En me montrant le bel emballage vantant le produit, il arrache malencontreusement la bande de papier qui couvrait entièrement le tube.
 Première surprise : le tube mis à nu dévoile le mot « shampoing » écrit à même le métal.
 Rachid s’empresse alors d’ouvrir le tube. Deuxième surprise : l’orifice n’est pas plombé.
 Rachid presse le tube. Troisième surprise : la pâte qui en sort n’est pas une crème à raser mais du dentifrice à l’apparence douteuse.
 À ce niveau des émotions, Rachid jette rageusement le tube dans une poubelle pour éviter, dit-il, de trouver dans la pâte dentifrice une quatrième surprise.
 Si vous rencontrez un jour mon ami Rachid (qui a fait le serment de ne plus jamais se raser), un conseil, ne vous avisez surtout pas de prononcer devant lui l’expression « conscience professionnelle ».
 
Car cette histoire n’a pas fini de le… barber !
 
Khaled Lemnouer

UN DESTIN… GRÊLE

Par la faute de certaines têtes (pas sages, avides) qui pensent qu’il vaut mieux une dette bien faite qu’une tête bien pleine, le père de famille est réduit aujourd’hui à barboter dans les… os.
 Ses soucis sont liés à ses six sous et aux dépenses considérables et courantes auxquelles il doit faire face quotidiennement, chaque jour, sept sur sept, trente jours par mois !
 Le pauvre homme pauvre se demande s’il existe une recette pour affronter ces dépenses quand on a pour seule ressource un petit salaire et pour grand problème des panses.
 Dépenser sans acheter, payer sans acquérir, débourser sans obtenir, donner sans recevoir, voilà ce qui fait le lot quotidien de l’Algérien moyen contemporain sans moyens et comptant pour rien !
 Il supporte très mal cette frustration de quelqu’un qui est dans le pétrin sans pouvoir assurer son pain.
 Pourtant, malgré toutes ces vicissitudes, il continue à lutter avec une grande énergie et une admirable vaillance !

Mais où puise-t-il donc tant de courage ?
On raconte que c’est dans sa ceinture qu’il trouve beaucoup de… crans.
 
Khaled Lemnouer