Seddouk Ouffella entendu

Seddouk Ouffella entendu

Moins d’un mois après la viste du ministre des affaires religieuses M.GHOULAMALLAH Bouabdellah à Seddouk Ouffella, les plus hautes autorités de l’ état ont donné leur feu vert pour une série de mesures et projets de travaux venant à point nommé réaliser les voeux et doléances de la population de Seddouk Ouffella et de la famille Belhaddad.

La plus importante et non des moindres , le transfert des sépultures de Cheikh Ahaddad et de son fils Aziez du cimetière de Constantine à celui de Seddouk Ouffella , il s’ agit d’ une part de réparer une injustice commise par le colonialisme il ya plus d’ un siècle en refusant l’ enterrement de Cheikh Ahaddad et par la suite celui de son fils Aziez dans leur village natal et d’autre part exhausser les voeux de Cheikh Ahaddad qui dans son testament exhorte ses deux fils de l’ enterrer à Seddouk Ouffella .Aussi, afin de permettre aux pèlerins ,khwan et ziar de se recueillir sur le tombeau du Cheikh, un mausolée sera édifié ainsi qu ‘une salle de prière non loin du cimetiere.Par ailleurs, l’ ancienne maison de Cheikh Ahaddad qui est quasiment en ruine sera entièrement rénovée ainsi que les édifices jouxtant celle ci.

Joignant le geste à la parole, une importante délégation à sa tête Rachid Aissat, conseiller du Président de la République M.Abdelaziz Bouteflka s’ est rendue Samedi 20 mai à Seddouk Ouffella afin d’evaluer les différents travaux qui devront débuter normalement en juillet prochain.

Par ailleurs , il est prévu aussi de revêtir la piste de Lhara Ouaddda en bitume et de la prolonger jusqu’à l’ endroit prévu pour accueillir le mausolée de Cheikh Ahaddad et cela afin de permettre une meilleure desserte du site .

Hamane

Sevran , le 22 mai 2006

hamane@seddouk-

M’cisna : Un programme de développement pour Ighil Méloulène

M’cisna : Un programme de développement pour Ighil Méloulène

Ce programme d’un montant global de 19 903 500, 00 DA dont le reste est pris en charge pales 14 bénéficiaires insufflera une dynamique à cette localité par la création de richesse et de l’emploi.Ce sont 12 145 275, 00 DA que les pouvoirs publics ont accordés aux agriculteurs du village Ighil Méloulène dans la commune de M’cisna, comme soutien de l’Etat dans un ambitieux programme de développement des activités agricoles rentrant dans le cadre du projet de proximité du développement rural (PPDR). Ce programme d’un montant global de 19 903 500, 00 DA dont le reste est pris en charge par les 14 bénéficiaires insufflera une dynamique à cette localité par la création de richesses et de l’emploi. C’est à partir d’une étude menée par le district des forêts de la daira de Seddouk en 2003, se basant sur le niveau de vie, le seuil de pauvreté et les ressources de chaque ménage que toutes les données recensées ont plaidé à la faveur du choix de ce village enclavé, isolé du reste du monde et perché sur la crête d’une colline à plus de 800 m d’altitude. «Nous avons tenu plusieurs réunions avec les agriculteurs locaux, leur expliquant les buts recherchés par les pouvoirs publics qui consistent à trouver avec la communauté rurale un mode de développement économique et social adéquat dans les zones de montagne les plus reculées et déshéritées qui va permettre d’améliorer la sécurité alimentaire, le revenu des ménages et les conditions de vie des habitants», dira le responsable du district des forêts. «C’est un projet ambitieux qui va apporter un plus à notre commune qui souffre d’un enclavement et le village Ighil Mélouléne est un choix judicieux.
Néanmoins, les autres villages vivent les mêmes problèmes d’isolement et nous souhaitons qu’ils bénéficieront dans l’avenir d’un soutien de l’Etat du même type», suggéra Oulmahdi, administrateur de la municipalité de M’cisna. Ce programme a connu une avancée dans la réalisation des actions retenues dans le cadre individuel : 25 ha de terres non travaillées ont été mis en valeurs, 500m3 de gabions ont été posés dans des ravins pour parer à des érosions et des éboulements de terrains, 10 kms de pistes agricoles ont été réalisés et 5 kms de pistes déjà existantes ont été aussi aménagés, 30 ha de terres ont été plantés d’arbres fruitiers et les parcelles protégées par des brise- vents (plantation de 5 000 céprieds tout autour). 5150 sujets d’oléastres (azéboudj) ont été greffés. 4 apiculteurs ont bénéficié de 20 ruches pleines chacun. Et enfin, la fontaine Thala ousserdhoun a été réhabilitée par l’aménagement de la source et la rénovation de l’édifice. Néanmoins, certains projets n’ont pas connu de début de réalisation en raison de leurs montants jugés très faibles par les entreprises soumissionnaires. Ils s’agit du fonçage de 10 puits de 30 ML chacun, de la réalisation de 10 bassins d’accumulation de 20 m3 l’un et de l’approfondissement d’un puits déjà existant sur 10 ML. «Nous voudrions attirer l’attention des autorités sur le fait que si ces projets ne seront pas réalisés dans les délais impartis, nous craignions que tout ce qui a été planté ne survivra pas, car l’eau, cette source de vie, est primordiale dans l’agriculture» explique un bénéficiaire. Dans le cadre collectif, les habitants ont demandé les réalisations, d’un forage et d’une conduite d’eau potable pour remédier aux pénuries d’eau récurrentes en été, d’une salle de soins pour épargner aux malades les déplacements jusqu’au chef-lieu communal par taxis dont le trajet coûte 400, 00 DA et de deux classes scolaires supplémentaires. «Ces projets ont été proposés dans le programme PPDR et soumis à la commission qui les a inscrits en mémoire», précisa le responsable du district.L.

L.Beddar

Inla dépêche de Kabylie du 05/5/2005

Dossier special centenaire de l’école Cheikh Ahaddad


Dossier special centenaire de l’école Cheikh Ahaddad

-Déclaration du comité d’organisation
– Appel à la communauté emigrée
– Programme des festivites
– liste des membres fondateurs de l’Association” Les Amis de l’Ecole”
– Liste des membre du bureau executif de l’Association” Les Amis de l’Ecole”
– Bilan moral et financier
– compte rendu des festivités

-Déclaration du comité d’organisation

Centenaire de l’Ecole Cheikh Belhaddad (1905-2005)
134ème anniversaire du 08 avril 1871

Il y a un siècle, l’école primaire « Cheikh Belhaddad » ouvrait ses portes.

A travers la célébration de son centenaire nous nous devons de rendre hommage à l’une des plus illustres figures de l’histoire du pays et dont elle porte fièrement le nom.

Par ailleurs, notre école a été construite sur les lieux même de Timaâmart de « Cheikh Mohand Améziane Aheddad » au centre de plusieurs villages dont SEDDOUK-OUADDA, TIBOUAMOUCHINE, IGHIL N’DJIBER et SEDDOUK-OUFELLA où naquit et vécut l’illustre maître de la non moins célèbre TARIKA ERRAHMANIA et chef spirituel de la révolution du 08 avril 1871.

Modestement, nous comptons par cette célébration jeter la lumière sur la véritable dimension du Cheikh, réduite souvent à son aspect guerrier.

Le cheikh était une référence religieuse et scientifique sans occulter son caractère de grand humaniste. Sa zaouia jouissait d’une notoriété nationale voire internationale.

On y affluait des quatre coins du pays pour y acquérir le savoir.

A l’occasion de ce centenaire, l’école CHEIKH BELHADDAD ne peut que s’enorgueillir, en plus de porter un nom si symbolique, d’avoir formé un nombre considérable de compétences qui sont autant de références et de modèles pour les générations actuelles et à venir.

Ce centenaire requiert pour nous une si grande importance, à cet effet, un comité d’organisation est déjà à pied d’œuvre et un riche programme a été arrêté : conférences, expositions, projections de films, activités sportives et culturelles etc….à compter du 06 avril 2005.

A cet effet d’enrichir le programme et de le hisser à la hauteur de l’événement, il est fait appel à tout producteur de culture (théâtre, éditions, musiques, poésie…. ayant trait au thème) de se faire connaître pour une éventuelle participation.

L’aide matérielle (moyens de transport, d’hébergement, de restauration, de projection, de sonorisation, moyens financiers….) est sûrement bienvenue.

Le comité d’organisation

Appel à la communauté emigrée

Association “Les Amis de l’Ecole ” de l’Ecole Cheikh Belhaddad Seddouk Ouadda
Appel à l’attention de notre communauté émigrée

Objet : Célébration du Centenaire de l’École et du 134ème anniversaire de l’insurrection du 08 avril 1871.

Chers amis,

Nous, élèves, enseignants, Comité d’organisation des festivités et membres du bureau de l’association ” Les Amis de l’École” fraîchement créée, avons l’honneur et le plaisir de vous informer que nous célébrons un double événement : le Centenaire de notre École et le 134eme anniversaire de l’insurrection du 08 avril 1871.

Cette école qui a ouvert ses portes en 1905 a été pour chacun de nous, à une époque ou à une autre un lieu chargé de souvenirs.

Malgré l’éloignement, nous savons que vos cœurs battent au rythme de la vie de la région. Nous partageons les mêmes joie et les mêmes peines et aujourd’hui’hui, nous avons à partager, à travers cet événement la même fierté : celle d’appartenir à une communauté riche par son histoire et ses hommes.

Comme vous pouvez le constater, le programme prévu à cet effet est ambitieux. Sa réalisation exige de gros moyens. Évidemment, un appel à contribution a été lancé à travers la presse. Toutefois, nous comptons également sur l’aide de notre communauté émigrée, aussi modeste soit-elle.

Merci, et que Dieu vous garde.

Vous trouverez ci-joint, le programme des festivités et la liste des membres du bureau de l’association ” Les Amis de l’École”.

N.B.: veuillez répondre pour confirmer la réception, votre avis sera le bienvenu. Merci

Chebaïne ,Enseignant

Seddouk, le 22 mars 2005

PROGRAMME DES FESTIVITES

DATE HORAIRE ACTIVITES LIEU
Dim 03/04/2005 10 h 00 Exhibition (karaté ,judo ,Kung fu)
Ecole Cheikh BELHADDAD
Lun 04/04/2005 10 h 0012 h 0014 h 00 Rencontres de football
Ecole
Vétérans
Seniors
Stade communalSEDDOUK
Mar 05/04/2005 09 h 0013 h 00 Rencontres de handball
Filles
Garçons
Stade de proximitéSEDDOUK
Mer 06/04/2005 10 h 0013 h 0014 h 00 Cross
Volley-ball
Pétanque
Terrain de TAKAATZ
Vendredi

08/04/2005
08 h 30 Dépôt de gerbe de fleurs et prise de parole
SEDDOUK CENTRE
10 h 30 Conférence animée par :
Mr Mahfoud KHEDDACHE Salle des fêtes APC SEDDOUK
14 h 00 Visite de Takhelouit (maison de Cheikh BELHADDAD)
SEDDOUKOUFELLA
15 h 00 Exposition (Ass. GEHIMAB Béjaïa)
Conférence animée par :
Mr Md Cherif BENCHIKH Ecole Cheikh BELHADDAD

Sam 09/04/2005 13 h 00 Ouverture de l’Exposition scolaire

14 h 00 Pièce théâtrale « Cheikh Aheddad »
Troupe ALLAOUA ZERROUKI
15 h 00 Chorale AZERZOUR

Ecole Cheikh BELHADDAD
Dim 10/04/2005 09 h 00 Exposition à la salle des fêtes
SEDDOUK CENTRE
Lun 11/04/2005 09 h 00 Chorale Scolaire
CEM Bounzou ZoubirSEDDOUK OUADDA
Mar 12/04/2005 17 h 00 Projection films
SEDDOUK CENTRE
Jeu 14/04/2005 10 h 00 Conférence animée par :
Mme Dahbia ABROUS Ecole Cheikh BELHADDAD
14 h 00 Rencontres de football
Enseignants du primaire
Stade de TIBOUAMOUCHINE
10 h 30 Pièce théâtrale «Fadhma n Soumer» Troupe Théâtre Régional de BEJAIA (TRB)
Ecole Cheikh BELHADDAD

Ven 15/04/2005 09 h 00 Exposition
Rencontre des anciens élèves de l’Ecole

13 h 00 Finale de Wilaya
Arts martiaux

Ecole Cheikh BELHADDAD
Sam 16/04/2005 13 h 00 Activités scolaires
(Finale inter-écoles + Chorale)
16 h 00 Pièce théâtrale «Basho»
Troupe M.BEKKOUCHE
Ecole Cheikh BELHADDAD

Liste des membres fondateurs

N° Noms et Prénoms Date et lieu de naissance Profession et Organisme Employeur Adresse personnelle
01 BOUZERZOUR Mohand 27/12/1944à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Seddouk oufella
02 AIT KHELIFA Akli 11/06/1952à Seddouk RETRAITE Tibouamouchine
03 BELHADDAD Karim 24/04/1963à Seddouk TECHNICIEN Sonelgaz Seddouk oufella
04 BELHADDAD Smaïl 09/06/1961à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Seddouk oufella
05 MOUHOUBI Mourad 26/12/1965à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale. Tibouamouchine
06 AIT RADI Chebaïne 06/07/1964à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Seddouk Ouadda
07 BOUKHEDADEN Larbi 09/10/1958à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Ighil N Djiber
08 AIT KHELIFA Yasmina 08/03/1965à Seddouk ENSEIGNANTE Education Nationale Tibouamouchine
09 LAMARIAbdelaziz 20/08/1947à Béni Maouche RETRAITE Seddouk Centre
10 DJELOUAH Nassima 21/08/1966à Seddouk ENSEIGNANTE Education Nationale Seddouk Centre
11 OUAABA Smaïl 28/10/1954à Seddouk TECHNICIENSonatrach Seddouk Ouadda
12 BOUNZOU Abdellah 15/04/1952à Seddouk MECANICIENFonction libérale Seddouk Ouadda
13 BENSEGHIR Nordine 16/07/1962à Seddouk ENSEIGNANT Canada Seddouk Ouadda
14 NAIT BOUDA Md Ameziane 05/05/1960à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Trouna- B.Maouche
15 BENACER Abdelkader 24/06/1951à Seddouk RETRAITE Seddouk Ouadda
16 BENCHIKH Md Ameziane 03/04/1958à Seddouk DIRECTEUREnseignement supérieur Béjaïa

Seddouk Ouadda, le 10 mars 2005

Liste des membres du Bureau Executif

N° Noms et Prénoms Date et lieu de naissance Profession et Organisme Employeur Fonction dans l’Association Adresse personnelle
01 BOUZERZOUR Mohand 27/12/1944 à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Président Seddouk oufella
02 AIT KHELIFA Akli 11/06/1952à Seddouk RETRAITE 1er Vice-président Tibouamouchine
03 BELHADDAD Karim 24/04/1963à Seddouk TECHNICIEN Sonelgaz 2eme Vice-Président Seddouk oufella
04 BELHADDAD Smaïl 09/06/1961à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Secrétaire Seddouk oufella
05 MOUHOUBI Mourad 26/12/1965à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale. Secrétaire Adjoint Tibouamouchine
06 AIT RADI Chebaïne 06/07/1964à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Trésorier Seddouk Ouadda
07 BOUKHEDADEN Larbi 09/10/1958à Seddouk ENSEIGNANT Education Nationale Trésorier Adjoint Ighil N Djiber

Seddouk Ouadda, le 10 mars 2005

BILAN MORAL ET FINANCIER

Dans le cadre de la célébration du Centenaire de l’Ecole et du 134eme anniversaire de l’insurrection du 08 avril 1871, le bilan moral et financier se présente comme suit :

A) BILAN MORAL

– Installation d’un comité d’organisation : composé de notabilités de la région avec à sa tête le Directeur de l’établissement.
– Création d’une association « Les Amis de l’Ecole ».
– Confection du programme des festivités (ci-joint).
– Lancement d’un concours de dessins et d’exposés sur les thèmes : (le rôle de l’école dans la société et l’Epopée de l’insurrection du 08 avril 1871) à travers tous les établissement scolaires : primaire, moyen et secondaire.

PARTENAIRES : L’APC de Seddouk, la Daïra de Seddouk, la Wilaya de Béjaïa, la Direction de la Culture de la Wilaya de Béjaïa, la Direction des Affaires Religieuses de la Wilaya de Béjaïa, Le Directeur du TRB, Les Chefs d’Etablissements scolaires de la région, les comités de villages, les APE, Les associations (GEHIMAB, Issulas, Azar, Saïd Oumeddour, Allaoua Zerrouki , l’ACS), les correspondants de la presse écrite ainsi que l’ENTV, la BRTV, la radio Soummam, la radio chaîne 2.

B) BILAN FINANCIER

Avant tout, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude et nos remerciements les plus vifs à la Direction de la Culture de la Wilaya de Béjaïa pour le projet d’Aménagement et d’Equipement d’une bibliothèque publique qui sera domiciliée à l’école Cheikh Belhaddad.

PERSPECTIVES : Réalisation d’une médiathèque et d’un club informatique :
Le rêve étant permis, nous ambitionnons la réalisation d’une Médiathèque et d’un Club Informatique pour assurer un réel épanouissement de la Culture dans notre région.
Nos besoins seraient alors l’acquisition d’une douzaine de micro-ordinateurs, d’armoires, de tables et des chaises.

BESOINS POUR LES ACTIVITES CULTURELLES SCOLAIRES :
– Une sonorisation.
– Une tenue pour Chorale Scolaire (15 filles et 15 garçons)
– Des instruments de musique.

PREVISIONS :
Moyens financiers pour la réception des délégations et des participants (Athlètes, Troupes de Théâtre, Chorales) aux différentes festivités et l’achat des prix et trophées des lauréats.

SOUHAIT :
En conclusion, nous Comité d’Organisation, Partenaire, Elèves et Citoyens serions comblés si Madame la Ministre de la Culture daignerait honorer de sa présence cet événement Historique et Civilisationnel.

Par le Comité d’Organisation.

compte rendu des festivités de ces 3 derniers jours

D’abord, comme l’on se doutait, il n’y a pas eu de visite de la ministre de la culture , Mme Khalida Messaoudi , le jour même , elle se trouvait à Aman ( Jordanie ) avec les ministres arabes de la culture.Quant au wali ( Le Préfet ndlr ) il n’était pas le bienvenu à Seddouk (il a reçu un télégramme de quelques personnes du village …), n’empêche que le directeur de la culture Djamel BENAMARA, animateur à la radio chaîne 3 était là pour l’inauguration de la bibliothèque qui dispose pour le moment du mobilier en attendant sa dotation en ouvrages dont un premier lot de 20 000 livres est prévu avant la fin du mois.

Takhlwith quant à elle, les travaux de restauration débuteront le 16 avril prochain.

A noter aussi la présence aux festivités de 3 chefs de daïra ( sous préfecture ndlr) Seddouk, Ouzelaguen et chemini ainsi que d’autres personnalités et anciens enseignants notamment M.Bougara notre ancien instituteur.

A signaler cependant l’absence du conférencier Mr Yahia Bouaziz, sa mère étant souffrante , et qui est remplacé à la dernière minute par un autre conférencier de la famille de Cheikh El Mouhoub (disciple de cheikh Aheddad).

Ci-après la listes des généreux donateurs qui ont contribué au succès de ces festivités que nous remercions vivement .A préciser que le coût de ces festivités est estimé à 800 000,00 Da.

Mr BATOUCHE (zone industrielle Taharacht Akbou) : 106 kg de viande
DANONE (zone industrielle Taharacht Akbou) :500 yaourts et 1200 portions fromage
IFRI : 1chargement d’ eau en bouteilles
Mr ALAOUCHICHE Laala (Beni-Maouche) : 30.000, 00 DA
Mr KENNOUCHE Abdelkader (Allemagne) : 10.000,00 DA
Mr et Mme CHAOUI (Trouna) : 5.000,00 DA
Mr BENSEGHIR Noureddine (Seddouk-Ouadda) : 2.000,00 DA
Dans l’ensemble, l’ on peut parler de réussite de l’événement, vu les impressions de nos invités.

le programme se poursuit jusqu’au 16 avril.

Aussi, parmi les plus importantes manifestations, autres que sportives et musicales, la pièce théâtrale « fadhma n’soumer » est un chef d’œuvre, à l’occasion on attend des invités de partout même en famille ,ce qui demande beaucoup de moyens aussi.

Au prochain bilan, salut !

Chebaine Ait Radi

Seddouk Ouadda le 08/4/2005

Seddouk : Cheikh Belhaddad, Pari doublement réussi !

Seddouk : Cheikh Belhaddad, Pari doublement réussi !

“ Le comité d’organisation avait pris toutes les dispositions nécessaires pour faire de cette manifestation une rencontre grandiose entre les différentes générations qui ont succédé dans cette école, unique en son genre, de par les étapes historiques traversées”, a souligné un ancien élève.En effet, en plus des invitations individuelles, des affiches comportant le programme des festivités ont été collées dans la ville et les villages pour sensibiliser un grand nombre de personnes. La réponse ne s’est pas faite attendre. Tôt le main, jeunes et vieux, affluaient vers leur école chérie en auto ou à pied, dévalant les pistes sinueuses et rocailleuses menant des villages aux lieux des cérémonies pour marquer de leur présence, ô combien précieuse, des moments de joie inoubliables. La cour de l’école grouillait de monde. Les regards sont rivés vers la route, attendant impatiemment l’arrivée de la délégation. L’imposante délégation conduite par Benamara Mohand, directeur de la culture de Béjaïa, composée de personnalités du monde politique et associatif, constatait en empruntant la route nationale 74, pentue et serpentée, qu’au fur et à mesure de l’ascension, le panorama des régiments d’oliviers au milieu des paysages verdoyants devenait de plus en plus attirant en cette journée ensoleillée d’un printemps qui semble être plus beau cette année, car l’école qui a formé des générations fête doublement son premier centenaire et la commémoration du soulèvement insurrectionnel du 08/04/1871 mené par deux héros de la vallée de la Soummam, cheikh Mohamed Améziane Belhaddad et El Mokrani. En franchissant le col de Tiza avant de s’engouffrer dans le village de Tibouamouchine qui est traversé par cette route comme une arête d’une feuille, distribuant sur les deux bords des ruelles menant vers plusieurs villages et quartiers, apparaissent, d’abord la montagne d’Achtoug avec ses mamelons qui dominent toute la vallée d’Akbou et les villageois de Seddouk, puis le village historique de Seddouk Oufella, collé au flanc de celle-ci, avec ses arbres gigantesques et ombrageux, son eau douce qui jaillit de la terre de cette montagne, attestent du choix de cheikh Belhaddad pour cet endroit paradisiaque, ensuite, un peu plus bas la vieille bâtisse construite sur une protubérance au bord de la route : c’est l’école Cheikh-Belhaddad de Seddouk Ouadda qui caresse le regard par des fanions aux couleurs nationales, ces banderoles blanches portant les slogans de bienvenue et ses façades fraîchement relookées de peinture aux couleurs bigarrées. A l’arrivée de la délégation qui est attendue par le chef de la daïra de Seddouk, du petit-fils de cheikh Belhaddad (Si Ahmed), des membres de l’organisation et d’une foule nombreuse, des youyous et des applaudissements fusent de partout en guise de remerciements aux invités venus honorer de leur présence une fête grandiose et inédite et en particulier au directeur de la culture pour avoir accordé une bibliothèque à l’école dont le mobilier composé de 80 chaises, de 20 tables, de deux armoires, d’un fauteuil pivotant et d’un bureau, est réceptionné la veille. Les festivités qui devraient durer 15 jours ont débuté par une minute de silence observée par l’assistance à la mémoire des chouhada, au moment où des jeunes écoliers levaient les couleurs et entonnaient l’hymne national Kassamane. Après, c’est au tour d’une jeune écolière qui prit le micro pour souhaiter d’une part, la bienvenue à l’assistance très émue et lui rappeler d’autre part, le parcours historique de cette école qu’on ne peut dissocier du combat de Cheikh Belhaddad, car c’est lui qui l’a fondée aux environs des années 1850 comme medersa où était enseigné le Coran, puis séquestrée par le système colonial en 1875 pour la reconvertir en école de langue française en 1905, et devenue après l’indépendance école Bounzou-Zoubir et ensuite Cheikh Belhadad, nom qu’elle garde à ce jour. Ensuite, la délégation a été conviée à visiter trois galeries où sont exposés des objets d’art, des photos de l’école, des villages de Seddouk et de Béjaïa, des manuscrits, livres, des coupures de journaux traitant du parcours historique de Cheikh Belhaddad, ainsi que ses portraits et ceux des héros de la glorieuse révolution de Novembre 1954, et des toiles et gravures réalisées par les élèves. A midi, la délégation s’est ébranlée vers le village Seddouk Oufella pour effectuer le pèlerinage à la zaouia de cheikh Belhaddad. En cours de route, les membres de la délégation se sont arrêtés à un domicile mortuaire où ils ont présenté leurs condoléances aux parents de la défunte et assisté à l’enterrement. Ensuite, ils se sont rendus à Thakhalouith ou un membre d’organisation a prit la parole pour dire : “toute l’importance d’un tel site qui est un lieu de pèlerinage pour des milliers de visiteurs” sans omettre de retracer la vie de cheikh Belhaddad qui naquit en 1790, d’une famille modeste, fonda vers 1850 une medersa, déclencha en dépit de son âge avancé (80 ans) un soulèvement des masses paysannes contre l’oppresseur colonial que menèrent ses deux fils Aziz et M’hand en collaboration avec El Mokrani. Après une année d’une guerre farouche, l’armée coloniale après sa victoire a mené une répression sans égal en déportant les chefs et les guerriers vers une île du Pacifique (Nouvelle-Calédonie), en séquestrant les meilleures terres des riches plaines et terroirs dont la medersa et en infligeant des amendes aux paysans. Au retour, les convives ont été invités à savourer un couscous traditionnel local. Dans l’après-midi, après la remise des prix offerts par la direction de la culture de Béjaïa, à titre posthume aux trois anciens enseignants de l’école décédés (Oulghadi Med Améziane, Naït Ighil Med Ouali et Aït Khelifa Ouali), au doyen de l’établissement (âgé de 88 ans) et à treize meilleurs élèves de l’année scolaire en cours. Ce sont les chorales de Bouzerzour, de l’association Allaoua Zerouki et la troupe de théâtre cheikh Belhaddad qui ont égayé la foule.
Enfin, diverses rencontres sportives ont eu lieu depuis le 03/04 et ne s’arrêteront que jusqu’à la fin de ces festivités.

L.Beddar

in la depeche de Kabylie du 10 avril 2005

L’armée coloniale tue et déporte

L’armée coloniale tue et déporte

L’insurrection de 1871 constitue une nouvelle page glorieuse dans la lutte du peuple algérien pour sa liberté et sa dignité. Elle a une signification éminemment politique dans la mesure où elle se veut une riposte aux mesures injustes prises par les autorités coloniales à l’égard des Algériens et dont le décret Crémieux du 24 octobre 1870, qui déclare en bloc les juifs algériens citoyens français, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Ce décret vient s’ajouter aux autres lois scélérates déjà en vigueur, en particulier la loi dite Sénatus Consulte du 22 avril 1863 qui déclare : les terres collectives « arch » accessibles à la propriété individuelle au profit des colons. Cette loi sera d’ailleurs complétée par la loi Warnier du 26 juillet 1873 qui soumet le régime foncier à la loi française (4, 441). Ces lois injustes sont venues déposséder de leurs terres les fellahs algériens, déjà pénalisés par les conditions naturelles défavorables, en particulier la sécheresse de 1868 qui a fait 500 000 morts (3, 59 et 107). Avec la chute en 1870 du Second empire dirigé par Napoléon III face à l’Allemagne de Bismarck, la situation est jugée propice par les nationalistes algériens pour déclencher « la plus grande insurrection qui ait secoué l’Algérie » (3, 107). Selon Mustapha Lacheraf : « Des centaines de milliers de combattants entraînent dans le mouvement les 2/3 du pays » (idem). La grande insurrection de 1871 était d’abord dirigée par Al Hadj Mohamed Al Mokrani qui, sitôt démissionnaire de son poste de bachagha de Médjana inaugure le 15 mars 1871 l’insurrection. Quelques jours après, le 8 avril, se joindra à lui cheikh Al Haddad qui lance l’appel au djihad après la prière du vendredi à Saddouk, fort du soutien des confréries religieuses, en premier lieu celle de la Rahmania à laquelle il appartient. L’insurrection d’Al Mokrani et d’Al Haddad coïncide avec le soulèvement de la commune de Paris, noyée dans le sang par les soldats du régime chancelant de Thiers. C’est aussi par le fer et le sang que ce régime a fait face à l’insurrection de Kabylie en dépêchant comme gouverneur général l’amiral Gueydon qui acquerra la sinistre réputation de sanguinaire. Guidés par la foi et animés de courage, les combattants algériens ont mené près de 340 batailles (1, 308) dont les plus célèbres sont citées par Tahar Oussedik (6,34 et 82). Malgré leur volonté et leur bravoure, les 200 000 combattants algériens (1, 308), n’ont pu tenir devant l’armée coloniale, mieux équipée et estimée à 800 000 hommes (idem). C’est par un véritable carnage que se termine l’insurrection, faisant 60 000 morts du côté algérien, contre 20 000 du côté français (idem), soit 3 pour 1. La répression militaire est suivie d’une oppression forcenée dans le domaine foncier par la confiscation des terres appartenant aux familles d’insurgés et celles des familles manifestant la moindre sympathie avec ces derniers. En tout, plus de 2 640 000 ha sont frappés de séquestre (3, 67) et seront distribués en grande partie aux Français d’Alsace et Lorraine chassés par l’Allemagne et qui sont venus grossir les rangs des colons et se nourrir de la sueur et du sang des propriétaires algériens. A la confiscation des terres, s’ajoutent les sanctions pécuniaires, tribut de guerre estimé par T. Oussedik à 10 238 500 F en Kabylie, 1 228 620 F à Aumale et Beni Mansour, soit au total 11 467 122 F (6, 129-130). D’autres auteurs estiment le tribut plus élevé et le chiffrent à 36 000 000 F (1, 381). La répression judiciaire vient compléter la vengeance aveugle des atrocités coloniales. Une série de procès se tient dans l’Algérois et dans le Constantinois et dont le point commun est leur caractère démesuré et expéditif. Ainsi, après, au champ de bataille d’Al Mokrani, le 6 mai 1871, les chefs de l’insurrection finissent par tomber l’un après l’autre entre les mains de l’occupant. Ce sont d’abord les fils de Cheikh Al Haddad, Aziz (30 juin 1871) et son frère M’hammed (2 juillet) qui sont capturés, puis Boumezrag, le frère d’Al Haddad, qui sera arrêté à son tour, en janvier 1872. Pour faire le silence sur le fondement éminemment politique du soulèvement, les autorités coloniales ont tout fait pour réduire les faits à de banals actes de vol, de vandalisme et de pillage relevant du droit commun. Aussi, les accusés comparaissent-ils devant la cour d’assises siégeant à Constantine, Blida et Alger. Dans son ouvrage consacré à l’événement, appelé d’ailleurs 1871, Tahar Oussedik nous fournit d’intéressantes précisions sur les chefs de l’insurrection jugés par chacune des juridictions évoquées. Ainsi, la cour d’assises de Blida a jugé Si Ameziane Oukezouz et Si Mohand Oubraham qu’elle a condamnés à la déportation. De son côté, la cour d’assises d’Alger s’est occupée des Ouled Mahieddine de Taouarga, du Cheikh Al Djaâdi et d’Al Hadj Mohand Ould Hadj Belkacem qu’elle a condamné à la réclusion à vie. Quant à la cour d’assises de Constantine, c’est devant elle que se sont déroulés les procès les plus retentissants avec le jugement des grands chefs de l’insurrection, à leur tête Boumezrag, Cheikh Al Haddad et ses deux fils Aziz et M’hand. Les procès de Constantine sont les mieux connus pour être couverts par les observateurs et les plus évoqués par les chercheurs. Parmi ces derniers, Mehdi Lallaoui se distingue par son ouvrage édité en première édition en 1994 par Au nom de la mémoire sous le titre Algériens du Pacifique – Les déportés de Nouvelle-Calédonie, et en deuxième édition par la maison Zyrâb (Alger) en 2001. En fait, c’est un travail collectif auquel ont participé chercheurs, enquêteurs, photographes, correcteurs et techniciens en photographie. Publié sous son nom, l’ouvrage de Lallaoui nous fournit d’intéressantes informations sur le procès de Constantine. Avant d’être traduits devant la cour d’assises de Constantine, les inculpés ont fait l’objet d’une information judiciaire instruite par les cabinets d’instruction de Constantine, Sétif, Philippeville et Alger. Puis, dans un souci de regroupement, il y a eu dessaisissement au profit du juge d’instruction de Sétif. C’est ainsi que le 21 septembre 1872, la chambre des mises en accusation de la cour d’appel de Constantine rend son arrêt de renvoi devant la cour d’assises de cette ville. Selon l’acte d’accusation notifié en septembre et en décembre de la même année, les insurgés sont accusés « d’avoir pris part, à des degrés divers, à des actes d’insurrection, exécutés de concert, en diverses localités des provinces d’Alger et de Constantine », (5,34). La cour d’assises de Constantine a siégé en trois sessions, l’une ordinaire, marquant l’ouverture des procès le 10 mars 1873, les deux autres extraordinaires se tenant les 31 mars et 28 avril 1873. La cour d’assises est composée de 12 jurés, aux termes de l’article 394 du code d’instruction criminelle (8, 80). Ce sont tous des colons. Colons aussi sont les témoins au nombre de 600, venus charger les accusés en fermant les yeux sur les terribles vengeances et exactions subies par les Algériens depuis deux ans. Depuis le début des hostilités, 60 000 Algériens ont péri, soit trois fois plus le nombre de Français tués. Malheureusement, le bilan des pertes algériennes en vies humaines ne cesse de s’alourdir depuis la fin de l’insurrection, pratiquement en juillet 1871. Cela explique la politique de la terre brûlée menée par les autorités coloniales qui ont recours à la liquidation physique pratiquée de sang-froid dans les douars et mechtas. La particularité des procès de Constantine est la répartition des accusés en 10 groupes dont chacun correspond à une région donnée comme l’indique la liste donnée par Mehdi Lallaoui (5, 36) : 1er groupe : Bordj Bou Arréridj
2e groupe : Boumezrag Mokrani (« un groupe à lui tout seul ! », s’exclame Mehdi Lallaoui)

3e groupe : La Hodna

4e groupe : Les Righas

5e groupe : Le cercle de Bougie

6e groupe : Djidjelli, Collo, El Milia et Mila

7e groupe : Ouled Aziz (subdivision d’Aumale)

8e groupe : Tizi Ouzou

9e groupe : Draâ El Mizizan

10e groupe : Cercle de Bougie

(2e section). L’établissement de ces groupes traduit sans doute le souhait de l’état-major français d’émietter les faits dans le but de leur ôter le caractère politique qu’ils méritent et de les présenter sous l’aspect banal de crimes et de délits de droit commun se ramenant au vol, pillage et meurtre. Un historien militaire, le commandant Louis Rinn, reconnaît ce traitement sélectif et écrit : « Le seul procédé pratique pour obtenir sur le jury une impression défavorable aux accusés était de les présenter comme des malfaiteurs ordinaires, chefs ou complices des assassins, incendiaires, pillards et voleurs qui se rencontrent partout à la remorque des insurrections. » C’est ce qu’a fait le parquet général. Parmi les dizaines de milliers de combattants, il a fait le choix de quelques centaines d’individus qu’il a poursuivis pour en faire un exemple. Puis, il s’est attaché à présenter les faits de 1871 comme une série d’actes de droit commun soumis à des jurys différents en plusieurs sessions d’assises (5, 37). Un comportement révélateur de la psychologie du procès. Cette conception est contestée par la défense qui s’élève contre la disjonction des dossiers et réclame, en vain, le jugement en même temps des chefs de l’insurrection. Les avocats, tous métropolitains, défendent « avec panache et honnêteté leurs clients », selon l’expression de Mehdi Lallaoui (idem). Ils invoquent la suspicion légitime pour faire juger les accusés devant des cours d’assises de métropole. Ils ne manquent pas d’affirmer le caractère politique du soulèvement et, par conséquent, du procès, comme le souligne Me Lacet à l’audience du 10 mars 1873 : « L’insurrection n’est pas une série de crimes de droit commun ni une série d’actes dus au hasard, c’est un grand fait politique longtemps concerté et dont les causes s’enchaînent les unes aux autres. C’est un de ces évènements sur lesquels nous aurions désiré une enquête parlementaire. Aujourd’hui tous ces faits semblent devoir disparaître. Au point de vue politique, on dissèque cette affaire, on veut la tronquer. Comment peut-on classer les responsabilités des accusés si on ne connaît pas les mobiles qui ont dirigé leur volonté ? Qui ne connaît la sujétion des indigènes à leurs chefs ? … » (idem). Un autre avocat, Me Jules Vabre, dénonce « l’arbitraire qui avait présidé au hasard de l’accusation » et situe la finalité de la loi qui, dit-il, « est une pour tous et la justice n’a pas le droit de choisir entre les coupables, sinon elle n’est plus la justice » (Idem). Le procès de la première session est marqué par la présentation, par Aziz Ben Cheikh Al Haddad, d’un mémoire dont voici un extrait cité par Mehdi Lallaoui : « Quant à la prison, à l’opprobre, à la mort, à la spoliation, à l’incendie et aux coups, tout cela ne ramène pas les gens à l’obéissance : peut-être même ces choses augmentent-elles dans le cœur des gens et de leur suite, la haine et l’inimité contre le gouvernement. Personne, du reste, ne peut être satisfait du trépas de son frère, de son père ou de son fils. Quant à ceux que l’on retient loin de leur patrie, le cœur de leurs proches meurt d’angoisse pour eux à cause de la longueur de la séparation. On finit par les croire morts, car on ne peut s’occuper autant des absents que de ceux qui sont présents. Or, en l’année 1871, combien de gens se trouvaient en prison ou en gage entre les mains du gouvernement pour fait de révolte s’étant produit dans les années antérieures, dont les tribus, les parents et les frères semblaient ne pas s’occuper ? Et qui sait, si le plus grand nombre de tribus insurgées dans l’année 1871 ne se composaient pas de parents et de gens détenus en prison, qui se seraient révoltées contre le gouvernement avec réflexion exclusivement à tous les autres, parce que leur cœur était déchiré de ce que leurs frères étaient en prison ou avaient été mis à mort. Et alors même que la prison eut été au loin, les tribus de ces gens détenus en France ont peut-être été les premières à se lancer dans la révolte contre le gouvernement, dans l’espoir de délivrer leurs frères, leurs proches et leurs fils » (5, 39). Le mémoire de Aziz Ben Cheikh Al Haddad est un document de 100 pages ainsi préfacé par son avocat, Me Léon Séror : « Que n’a-t-on pas dit et que n’avons-nous le droit de dire contre les bureaux arabes et leurs officiers ? En ne disant toutefois que ce que nous savons, que ce qu’on nous a révélé, en dernier lieu, l’étude consciencieuse de tous ces dossiers, nous aurons peut-être assez fait pour saper l’édifice de ces “Templiers des temps modernes”. Espérons que ce procès sera le coup de grâce pour cette administration » (5, 38). Les peines prononcées dans les différentes phases des procès sont lourdes dans la mesure où la plupart des accusés sont condamnés à mort et la peine est exécutée pour bon nombre d’entre eux. Les autres ont vu leur peine commuée en détention à vie avec déportation comme Cheikh Al Haddad et son fils Aziz eu égard à leur rang : ils sont médaillés de la Légion d’honneur. A ce titre, le régime de Thiers qui a réprimé au même moment le soulèvement de la commune de Paris, a traité différemment l’insurrection algérienne en la traitant d’actes relevant du droit commun, alors qu’il a attribué le caractère politique à l’action des insurgés communards. Deux poids et deux mesures. Chronologiquement, la condamnation de Boumezrag, le frère d’Al Mokrani est antérieure à celle des Al Haddad. Elle date du 26 mars 1873. Agé et épuisé suite à sa retraite, Boumezrag est capturé, jugé et condamné à mort, mais verra sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité et sera déporté en Nouvelle-Calédonie en compagnie du Caïd Ali, Mohamed Amokrane Oukaci et Si Mohamed Oukaci Ousahnoune. Quant à Cheikh Al Haddad et ses enfants Aziz et M’hand, ils seront condamnés le 19 avril 1873, le premier à cinq ans de détention, les deux derniers à la détention à perpétuité dans une enceinte fortifiée et seront déportés comme Boumezrag en Nouvelle-Calédonie en application de la loi du 23 mars 1872 (art. 2 et 3) qui fixe les lieux de déportation que sont : la presqu’île de Ducos, l’île des Pins et l’île Maré (8, 700) et la loi du 25 mars 1873 qui règle les conditions de déportation dans cet archipel (op. cit). Le moment fort du procès de Cheikh Al Haddad se situe au moment où le président de la cour prononce le verdict : 5 ans de détention, ce à quoi le vénéré cheikh qui vient à peine de dépasser la quatre-vingtaine lui lance cette appréciation devenue célèbre : « Vous me donnez cinq ans, Dieu ne m’accorde que cinq jours » (10, 9). Il mourra le cinquième jour dans sa cellule et sera enterré au cimetière de Sidi Mebrouk de Constantine, contrairement à son vœu d’être enterré à Seddouk. Même mort, Al Haddad fait peur à la France. Boumezrag, Aziz et M’hand Al Haddad figurent parmi les quelque 500 Algériens déportés en Nouvelle-Calédonie. Ils sont embarqués le 10 mars 1873 à bord des vaisseaux Calvados et de La Loire du port de Brest, en Bretagne. Après cinq mois de navigation, ils arrivent à Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, le 17 septembre de la même année. Des dizaines d’entre eux sont morts au cours du voyage, faute de nourriture et de soins. Ceux qui restent en vie arrivent dans un état piteux. Dans leur nouvelle terre d’asile, les déportés algériens retrouvent les insurgés de la Commune, eux aussi réprimés dans le sang. Ils partagent tous la côte ouest de l’île des Pins, avec ce détail révélateur que les Algériens occupent le 5e lot, le moins fertile comparativement aux autres lots. Drôle d’humanité ! Il y a discrimination même dans le malheur. Le régime des déportés est des plus durs. Leurs bourreaux excellent dans l’art de l’asservissement et l’humiliation. En plus des contraintes physiques qu’ils font subir aux déportés par le travail quotidien intense, ils se réjouissent de servir aux prisonniers enchaînés par la « barre de la justice » la soupe dans les souliers ! Ce n’est là qu’une forme de brimades parmi tant d’autres infligées aux pauvres prisonniers sans défense, déjà fragilisés par leur séparation des leurs. Après six années de vie pénible en terre étrangère, apparaît une lueur d’espoir avec la Loi d’amnistie partielle du 11 juillet 1880. Alors que les déportés communards vidaient l’île pour rejoindre les leurs, bénéficiant de cette amnistie, les déportés algériens se voient exclus de cette mesure et ce, au mépris des dispositions claires de l’article 1er de la loi 1879 qui dispose : « L’amnistie est accordée à tous les condamnés pour faits relatifs aux insurrections de 1871 et à tous les condamnés pour crimes et délits relatifs à des faits politiques. » Malgré les termes clairs de la loi, les autorités de Nouméa rejettent la protestation des Algériens, arguant que seuls « les faits insurrectionnels survenus sur le territoire métropolitain » (5, 94) obéissent à la loi d’amnistie. Voilà une manière bien singulière d’interpréter la loi par ceux-là mêmes qui s’estiment investis d’une mission civilisatrice au profit des peuples qu’ils appellent « indigènes ». Las d’attendre et d’entendre les mêmes réponses méprisantes et affligeantes, certains déportés algériens ne tardent pas à mettre en œuvre un plan d’évasion dont le mieux réussi est celui de Aziz Ben cheikh Al Haddad. Quittant l’île des Pins en 1881, Aziz réussit à l’aide de petites embarcations à rejoindre la Nouvelle-Zélande puis Sidney, en Australie, avant d’arriver au Hedjaz, par le canal de Suez, où il s’installe quelque temps sous un faux nom pour échapper aux espions français lancés à ses trousses depuis qu’est signalé son passage par le canal. Durant son séjour assez long (15 ans) au Hedjaz, Aziz se serait marié et s’occupe à prendre en charge les pèlerins du Maghreb. En février 1895, le consul français à Djeddah fait en sa faveur une intervention auprès du ministre des Affaires étrangères. Véritable plaidoirie en faveur de l’amnistie, la lettre du consul est transmise avec son avis par le chef de la diplomatie française en février et en mars de la même année au garde des Sceaux, suite à la réponse négative du gouverneur général d’Algérie Cambon qui n’a pas trouvé mieux que de contourner la loi d’amnistie en invoquant des mesures coercitives du code de l’indigénat pourtant bien postérieur aux faits. C’est là, encore une fois, une entorse à la loi traduite par l’atteinte au principe de la non-rétroactivité des lois. Le gouverneur général croit faire une faveur à Aziz en lui proposant un exil en Tunisie ou même en Algérie, mais dans une région autre que la Kabylie. Une entorse à la loi pénale dans la mesure où l’interdiction de séjour est une peine complémentaire qui ne peut être inffligée que par la justice en présence d’une peine principale. Voilà comment sont piétinées les lois sous la IIIe République. A mi-chemin entre la terre de ses ancêtres et le bagne de Nouvelle-Calédonie où il est censé être jusqu’à nouvel ordre, Aziz Al Haddad poursuit son combat pour l’amnistie, aidé dans ce but par son ex-compagnon en déportation, le communard Rochefort, évadé lui aussi de la forteresse et bénéficiant ultérieurement de l’amnistie 1880. Il lui consacre de nombreuses colonnes dans son journal L’intransigeant. Un rassemblement de 1800 communards s’est tenu sous son égide à Vaugirard (Paris) pour soutenir l’amnistie des insurgés algériens. La campagne en faveur de ces derniers se poursuit et, en 1884, une pétition est déposée à la Chambre des députés par les déportés algériens. Malgré l’avis favorable de la commission chargée de l’examen de la demande, le ministre de la Guerre, par dépêche arrivée à Nouméa en mars 1885, se montre évasif et soumet le bénéfice de l’amnistie à de nouvelles mesures restrictives. Décidément, l’exécutif français est passé maître dans l’art de piétiner les lois. Rechefort revient en janvier 1886 à la charge en déposant à la chambre une proposition de loi à caractère urgent tendant à déclarer amnistiés les faits qualifiés : crimes ou délits politiques, délits de presse, de réunion et délits électoraux. Le texte étend l’amnistie aux « Arabes condamnés pour les insurrections de 1865 (Les Ouled Sidi Cheikh), NDA / de 1871 et 1880 (insurrection du Sud oranais, NDA). Au vote, cette proposition de loi est rejetée à cause du refus des députés d’Alger et de l’attitude d’atermoiement du gouvernement qui se montre fort indécis, voire non intéressé par la mesure à prendre face au problème des déportés algériens détenus pourtant arbitrairement jusque-là. En réaction à ce vote, Rochefort démissionne de son poste de député. « J’avais, dit-il, espéré que l’amnistie s’étendrait aux malheureux qui expient à cette heure les fautes des autres dans les prisons et bagnes métropolitains. » (5,110). La même année (1886), les déportés algériens écrivent au président de la République Jules Grévy. Saisies, les autorités pénitentiaires tergiversent, invoquent la raison d’Etat. A cette allure, tout laisse croire qu’il y a un Etat dans un Etat. Le nouveau projet de la loi d’amnistie est déposé en juillet 1889 au parlement. Clair dans ses dispositions, le texte parle de mise en liberté des détenus algériens « pour faits se rapportant à l’insurrection de 1871 ». Le 12 juillet, le parlement adopte le projet de loi, mais le Sénat le rejette le 15 du même mois. Ainsi, les détenus algériens qui sont retenus malgré eux en Nouvelle-Calédonie se voient contraints par la force des choses à occuper la place des communards libérés et semblent résignés à vivre dans un pays lointain qui n’est pas le leur. La plupart, comme Boumezrag Al Mokrani, se spécialisent dans le transport pour leurs connaissances équestres. Ce n’est qu’en 1895, soit 15 ans après la loi d’amnistie de 1880, que l’amnistie est enfin reconnue et la résidence obligatoire levée. Cela se fera sous le mandat du président Félix Faure. Cependant, la loi, encore une fois, n’est pas appliquée d’une manière impartiale puisqu’elle exclut Boumezrag, toujours captif, et deux autres insurgés en fuite. Cette mesure d’amnistie est le fruit de la lutte menée par Me Le Hennaf pour faire bénéficier les insurgés algériens de la loi d’amnistie de 1880. Dans sa plainte contre la direction pénitentiaire de la Novuelle-Calédonie, un document de 52 pages, l’avocat parisien établit en 1892 que « c’est arbitrairement et sans droit que furent rendus par la force en Novuelle-Calédonie les insurgés » (5,115) et qu’ils doivent bénéficier de l’amnistie de juillet 1880 « si le droit était appliqué » (idem). En application à cette amnistie tardive, « une poignée de déportés », comme l’écrit Mehdi Lallaoui (idem), s’embarquent de Nouméa le 22 août 1895, à l’exclusion, hélas de Boumezrag, rappelons-le. Le destin veut que ce même jour s’éteint à Paris Aziz Ben Cheikh Al Haddad à l’âge de 55 ans. Venu de Djeddah en juin pour plaider la restitution des terres de la famille Al Haddad auprès des autorités de Paris, il trouve refuge chez le commandant Eugène Mourot, son ex-compagnon de déportation, dans l’actuel boulevard Vaugirard, dans le XIe arrondissement. Certains auteurs (1,205) trouvent sa mort suspecte et affirment que, admis dans un hôpital parisien pour soigner un furoncle au visage, Aziz serait repéré et liquidé. Quant à Al Mokrani, malgré le succès de son entreprise de transport, il n’a pas renoncé à sa volonté de rentrer au pays. Chaque année, il renouvelle ses demandes aux autorités qui les rejettent, voyant en lui, même après 30 années de déportation, un danger potentiel s’il rentre en Algérie. Ce n’est enfin que le 23 janvier 1904, soit 24 ans après l’amnistie de 1880 qui devait lui être appliquée, que le président de la République Emile Loubet signe un décret de grâce mettant fin à la déportation de Boumezrag. Ce dernier arrive à Marseille le 2 juillet 1904 et le 21 du même mois, il adresse une lettre à Louis Vossion dans laquelle il décrit sa grande émotion en retrouvant le pays. Boumezrag est resté une année entre les siens avant de rendre l’âme en juillet 1905 à l’âge de 76 ans. Les procès des insurgés de 1871 sont riches en enseignements. Ils constituent d’abord le modèle des procès collectifs et expéditifs où se perd le principe de la personnalité, de l’infraction et de la peine consacré aussi bien en droit interne (procédure pénale) qu’en droit international (déclaration universelle des droits de l’homme et traités et conventions subséquents). Ce sont ensuite des procès qui ouvrent la voie à l’arbitraire dans le mesure où les lois venues améliorer le sort des condamnés sont tenues en échec par les différents échelons de l’exécutif censé appliquer ces lois au lieu de se substituer à elles et leur donner une interprétation tendancieuse au gré des caprices du régime. Ce sont enfin des procès qui reposent sur une série d’injustices et d’irrégularités graves, propres à tout régime impérialiste et sanguinaire qui ne survit que par le feu et le sang. Ils mettent en relief le visage hideux du colonialisme qui fait du droit deux lectures et qui ne recule devant rien pour assouvir ses appétits, quitte à traiter les nations opprimées en tant qu’humanité de seconde zone qu’il est en droit d’asservir et d’avilir.

Cet article est dédié aux descendants des déportés algériens en Nouvelle-Calédonie en visite dans notre pays.

Zeroual Abdelhamid

in EL WATAN du 31 mars 2005

Le centenaire de l’Ecole Cheikh Aheddad (1905-2005)

Le centenaire de l’Ecole Cheikh Aheddad (1905-2005)

et du 134ème anniversaire de l’insurrection du 8 avril1871

le coup d’envoi des festivités commémoratives du centenaire de la création de notre école (1905-2005 )et du 134ème anniversaire de l’ insurrection du 8 avril 1871 sera donné le 03 avril et se poursuivra jusqu’au 14 avec un programme riche et varié en manifestations culturelles et sportives dont vous trouverez les détailsici.A noter que ce programme a été élaboré par le comité d’organisation avec la participation de la jeune association “Les Amis de l’Ecole “de l’Ecole Cheikh Aheddad qui a été créée le 10 mars dernier .

Aussi je me joints à l’appel de cette association à l’attention de notre communauté établie à l’ étranger pour apporter sa contribution pour la réussite de cette manifestation d’une part et le succès de cette association d’ autre part pour la réalisation de cette oeuvre commune pour perpétuer la mémoire et le rayonnement du savoir et de la culture en général.Par ailleurs je tiens à remercier les membres du comité d’ organisation de ces festivités pour avoir associé le site Seddouk-ouffella.com à cet événement et à cette occasion j’ invite tous les internautes de nous rejoindre sur le forum de Seddouk-Ouffella.com afin d’ évoquer nos souvenirs d’ écoliers qu’ on a tous et toutes gardé dans nos mémoires et .aussi débattre sur Cheikh Aheddad, son parcours, ses oeuvres, sa famille etc..

Par ailleurs vous trouverez un dossier spécial consacré à cet événement qui sera mis à jour régulièrement au fur et à mesure que je reçois des informations et des comptes rendus sur le déroulement des ces féstivités.Je remercie les membres de l’ association”Les amis de l’Ecole” pour cette collaboration.

Sevran, le 29 mars 2005

L’association des “Amis de l’Ecole Cheikh Ahaddad ” est née

L’association “Les amis de l’école cheikh Ahaddad” est née

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Le wali de Béjaia, recevant mercredi les membres du comité d’organisation des festivités du Centenaire de l’école cheikh-Ahaddad, avait promis d’envoyer dans les plus brefs délais une commission pour élaborer une fiche technique globale nécessaire à son aménagement.

Le lendemain, tôt le matin, une délégation composée du chef de la daira de Seddouk, du président d’APC, et du responsable de la Duch s’est rendue sur les lieux pour relever les insuffisances que recèle cette école afin de lui dégager un budget spécial approprié.
Dans l’après-midi, le directeur de la culture de Béjaia, leur emboîtant le pas, s’est rendu lui aussi à Takhelouith de cheikh Ahaddad pour constater son état de délabrement et dégager les fonds nécessaires à sa reconstruction.
Toujours, dans l’après-midi, l’école a renoué avec ses anciens élèves, venus créer l’association intitulée “Les amis de l’école”. Ils affluaient de partout en auto ou à pied, chacun à tenu à honorer de sa présence un événement inédit, car “on n’assiste à un centenaire qu’une fois dans sa vie!” dit on.
L’école en goguette, se languissant au soleil de printemps, nonchalante et superbe. Un monument du savoir auquel chacun s’empresse de retrouver ? Tous les regards se figeaient sur ces ostentatoires mémoriaux et séculaires qui rappellent le bon vieux temps, quant ils étaient tous des anges. En plus des salles de cours, du préau, des toilettes et de la grande cour, la plus remarquable est la cloche.
Suspendue au même endroit elle a invité, peut-être, certains pour une dernière fois, les amis de l’école à rentrer à la cantine faisant office pour la circonstance de salle de réunion.
Avant l’entame des travaux, la cour de l’établissement grouillait de nostalgiques de tout âge et les retrouvailles vont bon train avec ces accolades et ces souvenirs émouvants entre personnes qui ne se sont pas vue pendant des décennies ! Ce sont les anciens des années 1940 qui ont ouvert le bal.
Au nombre de sept, assis autour d’une table, dans la cour de l’école, sous un soleil doux et printanier, scrutant de temps à autre la montagne d’Achtoug encore nappée de la poudreuse qui caresse la vue, dépayse le regard et impressionne l’esprit et posant pour un film face à la caméra remémorent les années fastes de leur jeunesse passée dans cette école.
La palme d’or est revenue à M. Oulghadi Youcef, un intellectuel à la mémoire impeccable, malgré le poids de l’âge, a raconté avec des détails près, tout ce qui se réalisait en son temps : du journal qu’imprimait l’école, à la correspondance avec les élèves des écoles métropolitaines aux excursions dans les champs ou en ville. Le groupe a déploré l’absence inattendue de Hadj Meziane, doyen de l’école et seul encore en vie de la génération qui a fréquenté l’école durant les années 1920.
A l’intérieur de la grande salle, la génération post-indépendance, dans une ambiance conviviale, s’est réuni afin de dégager un bureau de 15 membres qui puisse prendre les destinées de l’association qu’ils venaient de créer. Lors d’un débat d’une correction exemplaire, plusieurs personnes ont pris la parole pour formuler des suggestions. Le bureau constitué est composé de 13 hommes et de deux femmes comme membres permanents et de plusieurs membres d’honneur parmi leurs aînés.

L. Beddar

in la dépêche de kabylie du 13 mars 2005

Le centenaire de l’Ecole Cheikh Aheddad

Le centenaire de l’Ecole Cheikh Aheddad

Cette année la traditionnelle célébration du 8 avril commemorant l’appel de Cheikh Aheddad à l’insurrection contre l’occupation française, coïncide avec le centenaire de l’école primaire qui porte son nom.

C’était en 1905 des années après la fameuse insurrection du Bachagha El Mokrani et de Cheikh Aheddad que fut créée la première et unique école primaire de la région sur les terres et à endroit même qui fut jadis Tamaamarth N’Cheikh Aheddad, une sorte d’ école coranique dans laquelle le Cheikh enseignait aux disciples de la Tariqa Rahmania venus des quatre coins du pays les préceptes et les fondements de l’ Islam.

puis de Cheikh Belhaddad”Cette école qui devenue par la suite une caserne militaire pendant la guerre de libération fut baptisée “Ecole Franco musulmane de Seddouk OUadda”jusqu’au lendemain de l’ indépendance ou elle porta le nom de l’Ecole mixte de Seddouk Ouadda

“je me souviens comme si cela datait d’hier de mon premier jour d’entrée à l’école, mon père revena de la djémaa…”Qui ne se souvient pas de ce passage du roman “le fils du pauvre ” de Mouloud Feraoun ressassé à satiété et dont le personnage de Fouroulou nous était si proche et si familier,nous étions tous des Fouroulou et nous étions presque tous des fils de pauvres.

Ce passage du “Fils du pauvre” reste indissociable des souvenirs que je garde de mon école primaire et surtout la première année, je ne sais pour quelle raison cette année la nous étions suffisamment nombreux que les quelques salles de classes alors disponibles ne parvenaient pas à nous contenir tous et c’etait dans un garage transformé en salle de classe à Tiza ( face à l’ancienne boulangerie ) que j’ai entamé mon cursus scolaire.

Je ne peux pas évoquer le souvenir de mon école primaire sans évoquer ceux sans eux peut être nombreux parmi nous ne seraient pas devenus ce qu ‘ils sont aujourd’hui, il s’ agit bien sur de nos instituteurs à qui je rends ici un vibrant hommage, certains d’ entre eux ne sont plus de ce monde ( que Dieu ait leur âmes)alors que d’ autres sont déjà à la retraite.

Certains de ces instituteurs avaient obtenu leur certificat de fin d’ études dans cette même école et c’ est grâce à eux qu’ au lendemain de l’ indépendance cette école a continué à fonctionner .

Da Mohand Ouaali L’Messaoud

Da ouali Oukaci

Da Smail Ouslimane

Da Belkacem Ouslimane

Da Ali Ouaakel

Da Laid Oukhlifa

Da Boualem Ouhammouda

Si Abdelaaziz

Si Battache

Si Abdelhaq

Si Bouguerra

Si j’ai oublié quelques uns , qu’ils me pardonnent.

Le programme des festivités commémorant le centenaire est riche en activités, avec à la clef des conférences en présence des officiels et de témoins notamment du doyen des élèves de cette école , il s’ agit de Lhadj Oubouyahia âgé de plus de 90 ans qui viendrait témoigner de son passage à cette école il ya maintenant plusieurs décennies.

Par ailleurs à l’occasion de ces festivités il sera créée l’ association des Amis de l’Ecole Cheikh Aheddad qui aura pour mission de réunir les anciens élèves afin de perpétuer le souvenir et surtout l’ oeuvre collective de cette école au travers des générations d’élèves devenus adultes, à laquelle j’ adhère sans hésitation.

A noter qu ‘à cette occasion des promesses de subventions publiques ont été faites en vue d’ une part de créer une bibliothèque au sein de l’Ecole et d ‘ autre part réhabiliter Takhlwith N’ Cheikh Aheddad, on espérant que cela ne soit pas de poudre au yeux, ou un voeu pieu qui sera vite oublié une fois la fête est finie.

Par ailleurs chose inhabituelle, ces festivités seront couvertes et transmises en direct la journée du 8 avril par “notre “radio locale ,”Radio Soummam sur la bande FM” qui va à la rencontre des Imesdhourar !!!

Je salue le travail de l’ équipe en charge des préparatifs et leur souhaite beaucoup de succès

Hamane

un ancien élève

Sevran, le 09/3/2005

SEDDOUK/ Centenaire de Cheikh Ahaddad

SEDDOUK/ Centenaire de Cheikh Ahaddad

Le comité d’organisation à pied d’œuvre

“ Je suis venu vous informer que le ministère de la Culture a dégagé une enveloppe de 5 000 000,00 da pour les festivités, notamment la création d’infrastructures culturelles ou historiques”, c’est ce qu’a déclaré le représentant de la direction de la culture de Béjaïa lors de la réunion, la troisième du genre, tenue jeudi dernier, dans l’enceinte même de l’école, par les membres du comité d’organisation et les invités composés essentiellement d’anciens maîtres et élèves de l’école, de représentants de l’Etat au niveau de la wilaya, des responsables d’associations, de notables des villages…, laquelle a été consacrée à l’enrichissement et à la finalisation d’un programme riche et varié qui aura certainement des effets durables dans le temps et dans l’espace, comme le souhaitent les organisateurs qui travaillent d’arrache-pied et ne lésinent sur aucun moyen pour la réussite de l’événement. Le directeur des affaires religieuses, lui emboîtant le pas, a annoncé lui aussi que : “Le wali de Béjaïa, à la demande de sa direction, vient d’allouer une somme de 500.000, 00 DA pour la reconstruction de thakhelouith de Cheikh Ahaddad “.
En effet, depuis 15 jours, l’école Cheikh Ahaddad de Seddouk Ouadda connaît une ambiance particulière et des plus fébriles, suite aux préparatifs de la célébration de son premier centenaire et la commémoration du 134e anniversaire du soulèvement insurrectionnel d’avril 1871.
Après deux semaines de palabres, ponctuées par trois rassemblements où un programme portant sur diverses activités culturelles et sportives a été concocté et concernera des conférences qu’animeront Dehbia Abrous, Mahfoud Kaddache et Mohamed Cherif Ben Cheikh, des expositions qu’assureront l’association Gehimab et les élèves de l’école, des films intitulés Les Kabyles du Pacifique de Mahdi Lalaoui et Le sang de mai ensemençait novembre de René vautier seront projetés, des pièces de théâtre Fadhma N’soumeur du TR Béjaïa et Cheikh Ahaddad de l’association Allaoua Zerrouki de Seddouk seront jouées, des galas seront donnés par les artistes locaux, dont le chanteur Bouzerzour (chanteur très populaire, qui aime répéter avec fierté qu’il a grandi dans cette école comme élève d’abord et enseignant ensuite), des rencontres culturelles comme les inter-lycées auront lieu, aussi plusieurs rencontres sportives dans différentes disciplines seront au rendez-vous, un concours sur l’histoire sera ouvert pour les élèves de l’école.
Devant une assistance nombreuse, M. Djellouah Mohand Larbi, directeur de l’école et président du comité, a ouvert les débats en souhaitant la bienvenue aux présents pour lesquels il a expliqué l’importance d’une telle célébration qui se veut différente des précédentes : “Si dans le passé, on rendait hommage au guerrier, cette fois-ci, nous voulons mettre l’accent sur l’aspect du parcours historique de l’homme érudit que fut Cheikh Ahaddad qui était non seulement un guerrier, mais aussi une référence religieuse et humaniste”, laisse-t-il entendre. Continuant dans son allocution, il lança un appel à toute âme charitable, producteurs culturels et autres, qui veut contribuer par une aide matérielle ou culturelle de se rapprocher du comité pour se faire connaître. La parole fut cédée ensuite à Adjaoud Rachid, ancien élève de l’école et membre du comité, qui a tenu à préciser, dans un document lu à l’assistance, que : “L’école était auparavant une médersa (thamaâmarth) fondée par Cheikh Ahaddad et construite sur ses propres terres sises à Lokri ou étaient dispensées des études coraniques aux étudiants qui affluaient des quatre coins du pays, laquelle a été séquestrée par les colons français pour la reconvertir en école francophone baptisée école Seddouk Ouadda”. Continuant dans la foulée, il a exhorté les présents à contribuer à l’enrichissement dudit document tout en suggérant la réalisation d’un film où seront immortalisés tous les témoignages de ceux qui veulent apporter leur contribution sur la vie de la médersa et de l’école. Beaucoup d’autres intervenants ont pris la parole pour relater tour à tour le parcours historique du juste dont la renommée a dépassé nos frontières. Nous citerons, entre autres, l’inspecteur d’académie de Seddouk, le directeur des affaires religieuses de Béjaïa, le représentant de la direction de la culture de Bejaïa…
Enfin, une quatrième réunion est prévue pour la création de l’association des Amis de l’école. “Cette fois-ci un grand nombre de personnes sont convoquées et attendues”, dira M. Aït Radi Chabane qui enchaîna : “Il est question aussi de soumettre la réflexion sur l’éventuelle création d’un musée et d’une bibliothèque scolaire dans les deux anciennes salles construites séculairement et qui seront retapées pour la circonstance”.

L.BEDDAR

in la dépêche de kabylie du 05 mars 2005

Le long périple de Aziz Ahedad

Le long périple de Aziz Ahedad

par Djamel ALILAT

Des hommes mais aussi des femmes qui ont marqué l’histoire de la Kabylie et de l’Algérie. Figures de la résistance contre les invasions ennemies, ils sont devenus, chacun à sa manière, des légendes vivantes dans la mémoire collective du pays.

Que reste-t-il de leur passage ?

Notre reporter est parti à leur recherche.

Après quelques années dans ces îles perdues du Pacifique, Aziz Aheddad, matricule numéro 2937, s’évade vers l’Australie en 1881. Ce sera la première évasion d’un insurgé d’Algérie, suivie d’autres un peu plus tard.

L’ombre immense de cheikh Aheddad a quelque peu caché celle de ses fils qui ont également joué un grand rôle dans l’insurrection de 1871. Spécialement Aziz, le cadet, dont on dit qu’il maniait aussi bien le verbe que les armes et qu’il était destiné à prendre la succession de son père. Tous les historiens qui se sont penchés sur l’insurrection menée par les Belhaddad et les Mokrani sont unanimes sur le fait que c’est l’impétueux Aziz qui a persuadé son père de lever l’étendard de la révolte. La guerre déclarée, cheikh Aziz regroupe les hommes prêts au combat et divise son armée en deux groupes de 5 000 hommes chacun. Il prend aussitôt la direction de l’un des deux groupes et le commandement des archs de la rive droite de Oued Sahel-Assif Aâbbès. Au bout de péripéties sur lesquelles nous n’allons pas nous étendre, Aziz dépose les armes vers le 30 juin 1871. Son frère cheikh Mhand l’imitera quelques jours plus tard.

Toute la famille est arrêtée et emprisonnée. Tous ses biens sont mis sous séquestre. À Constantine au printemps 1873, au procès des insurgés, Aziz présente un mémoire d’une centaine de pages qu’il adresse à ses juges pour sa défense. Il écrit : “Quant à la prison, à l’opprobre, à la mort, à la spoliation, à l’incendie et aux coups, tout cela ne ramène pas les gens à l’obéissance…” Il sera reconnu coupable et condamné à mort comme beaucoup d’autres chefs, tels que Boumezrag El-Mokrani qui avait pris le leadership de la lutte lorsque son frère le bachagha El-Mokrani est tué au combat le 5 mai 1871 à Oued Soufflat près de Bouira. Étant membre de la Légion d’honneur comme pour beaucoup d’autres co-inculpés, la condamnation à mort de Aziz sera commuée en déportation en Nouvelle-Calédonie.

Les prisonniers sont tout d’abord envoyés à Toulon et à Brest avant d’être expédiés en Nouvelle-Calédonie. Enchaînés, enferrés, affamés et continuellement malades, ils subissent une interminable traversée de Brest à Nouméa qui dure cinq longs mois. À cause des conditions de vie et d’hygiène, certains y laisseront la vie. Lorsqu’ils débarquent, enfin, les survivants ne quittent l’enfer sur mer que pour le retrouver sur terre. Leurs conditions d’exil et de détention ne s’amélioreront que petit à petit, mais ils garderont toujours la nostalgie de leur pays et de leurs familles, pour de plus amples informations, voir l’excellent livre de Mehdi Lalloui Les Kabyles du Pacifique). Après quelques années dans ces îles perdues du Pacifique, Aziz Aheddad, matricule numéro 2937, s’évade vers l’Australie en 1881. Ce sera la première évasion d’un insurgé d’Algérie, suivie d’autres un peu plus tard.

Il voyage sur de petites barques d’île en île “[…] à travers une mer affreuse […]” et arrive en Nouvelle-Zélande. De là, il s’embarque vers l’Australie et se débrouille comme il peut avec les quelques mots d’anglais qu’il apprit auprès de ses amis, les communards français, compagnons d’infortune, déportés comme lui après une insurrection réprimée dans le sang. De Sydney, Aziz s’embarque pour l’Égypte.

Le consul de France à Suez charge ses espions de lui signaler l’éventuel passage de Aziz Ben Cheikh El-Haddad. En vain. Sa présence sur le sol égyptien n’est signalée que deux mois plus tard. Il était caché sous un faux nom et se faisait appeler El-Tahar Ben Hassan. Le 5 août 1881, il part pour La Mecque pour accomplir le pèlerinage. Il s’installe là-bas, se remarie et tente de refaire sa vie. Entre-temps, l’amnistie pour les insurgés de 1871 est enfin acquise mais les autorités françaises ne veulent toujours pas entendre parler de son retour en Algérie. Aziz est jugé… l’un des chefs les plus dangereux et il faut le maintenir éloigné du pays. “Si Aziz ne doit pas rentrer en Kabylie. J’estime qu’il y a lieu de l’inviter à se rendre en Tunisie, sinon je lui indiquerai la région dans laquelle je l’autoriserais à résider en Algérie”, écrit le gouverneur général de l’Algérie. Le 22 août 1895, à l’âge de 55 ans, Aziz Aheddad décède à Paris. Venu de Djeddah au mois de juin réclamer la restitution des terres de sa famille, il s’éteignit au domicile de son ami et compagnon de déportation, le communard Eugène Mourot. Ses amis se cotisèrent pour rapatrier la dépouille en Algérie.

La dame que nous avons rencontrée à Seddouk Oufella a, cependant, une autre version : “À Paris, il est rentré à l’hôpital pour un simple bouton. Là, ils se sont rendu compte qu’il s’agissait de cheikh Aziz Belheddad et ils l’ont empoisonné. Non, il n’est pas mort de mort naturelle.” Elle se lamente du fait que beaucoup de souvenirs aient été perdus ou égarés comme les lettres que Aziz écrivait à sa femme en kabyle. Elles ont été empruntées par une collégienne qui a omis de les récupérer. Notre takhounith nous raconte encore que le jour de l’arrivée de la dépouille de cheikh Aziz au port d’Alger, des milliers de personnes s’étaient massées sur les quais. Cheikh Salah, son fils, était à ses côtés. En voyant l’autorité morale dont jouissait encore Aziz au vu de l’énorme foule qui avait afflué de partout, les autorités coloniales ont eu peur d’un autre soulèvement s’il venait à être enterré chez lui à Seddouk en Kabylie où la confrérie Rahmania était toujours très puissante et le ressentiment envers les Français encore très vif. Il a alors été inhumé à Constantine aux côtés de son défunt père, au cimetière de Sidi Mabrouk. Cheikh Aziz, mort ou vivant, était un danger pour la France.

samedi 15 janvier 2005,