Développement dans la commune de Seddouk : La zone d’activités en jachère

La zone d’activités de la commune de Seddouk demeure sans grand apport pour la municipalité. Située sur les abords de la route reliant Seddouk à Beni Maouche, dans la wilaya de Béjaïa, cette aire a été créée en 2001 pour encourager l’investissement et, partant, stimuler le développement et lutter contre le chômage qui sévit à des seuils douloureux dans la région.Les objectifs tracés cependant ne sont pas encore atteints étant donné que la quasi-totalité des acquéreurs n’ont toujours pas mis en oeuvre leurs projets. Seuls quatre opérateurs ont, selon le P/APC, mis en place leurs ateliers. Il est à souligner, que 27 opérateurs économiques au total ont acquis des lots de terrains au niveau de cette zone auprès de l’agence foncière territorialement compétente avant que ces organismes ne soient regroupés en une seule agence de wilaya. Il était convenu pourtant qu’un délai de trois ans est accordé aux intéressés, conformément au cahier des charges, pour concrétiser leurs engagements. Après bientôt une dizaine d’années, aucun dynamisme n’est à relever dans la zone. Les revenus financiers devant provenir de la fiscalité, tant espérés par les élus locaux pour renflouer la trésorerie communale restent dérisoires. A ce sujet, le P/APC dit avoir saisi l’agence foncière pour trancher la question. « L’Agence foncière est la seule habilitée à interpeller les acquéreurs pour savoir les raisons qui entravent éventuellement leurs démarches et étudier bien évidemment les moyens et les modalités pour débloquer la situation », préconise-t-il, en soulignant que le statu quo est préjudiciable à la collectivité.

Contacté pour en savoir plus, une représentante de l’agence concernée affirme qu’après avoir été saisis par le P/APC, les services de l’agence ont adressé récemment des mises en demeure aux intéressés pour leur enjoindre de respecter les termes du cahier des charges. Les acquéreurs pour leur part avancent une autre version des faits. « Au début, on a cru que c’était une bonne affaire que d’investir dans la zone. A raison de 500 DA/m2, le prix du terrain était certes raisonnable. Seulement, l’agence foncière avait maintes fois révisé les prix à la hausse pour atteindre 1100DA/m2 et je ne sais jusqu’ à combien ils ont grimpé depuis. Ce qui nous a acculé jusqu’au désistement », nous affirme M. Taouzinet, ferronnier au centre-ville de Seddouk. « Vous croyez que je suis à l’aise ici. Regardez, mon garage est très exigu et en face d’un établissement scolaire de surcroît. J’aurais aimé transférer mon atelier dans une aire plus indiquée », a-t-il ajouté. En somme, les promoteurs et l’agence foncière se rejettent la responsabilité sur un dossier qui finalement vient alourdir le passif d’une commune sans ressources alors que l’initiative au départ était conçue pour booster un tant soit peu son développement.

Par Irbah Rabah