RN 74 : Une route nationale dépotoir

RN 74: Une route nationale dépotoir

La route nationale 74 est peut-être la route la plus sale de la wilaya de Béjaia à cause des déchets jetés par ses usagers.Cette route qui traverse le territoire de la commune de Seddouk d’est en ouest comme la nervure d’une feuille, distribuant plusieurs routes secondaires et déroulant ses méandres tortueux sur environ 30 km, ressemble à un dépotoir sur toute sa longueur.
De Takrietz jusqu’à Seddouk Oufella, des décharges sauvages, au nombre important, pullulent comme des champignons aux abords de celle-ci et colonisent l’ensemble des endroits spacieux des accotements, dont la plus édifiante se trouve à l’entrée de la ville de Seddouk, entre une usine prestigieuse, la subdivision des travaux des Ponts et Chaussées, une fontaine publique et deux cités urbaines. A cela, vient s’ajouter un phénomène nouveau, il s’agit de l’emballage perdu, des canettes de bière, des tessons de verre, des sachets noirs et des bouteilles en plastique jonchent les fossés et les accotements, génant considérablement des familles entières venant ou se dirigeant vers les contrées d’Ath Yaala. Autrefois, attirées par les endroits très propres, décorés par une végétation verdoyante, elles s’arrêtent le temps d’un pique-nique sous des oliviers ou des caroubiers ombrageux qui bordent cette route.
Le commun des mortels se demande à qui revient la charge de l’élimination de ces dépotoirs sauvages et du ramassage de tous ces détritus qui polluent l’environnement, narguant les regards des usagers et donnant une mauvaise image de notre commune réputée jadis pour sa propreté, et sa ville appelée dans le temps, la ville des Citronniers. Les services de la voirie communale ne se sentent nullement gênés par un tel décor. Leurs camions de ramassage des ordures ménagères sillonnent cette route, matin et soir, sans daigner se préoccuper de ses immondices qui donnent des nausées aux personnes sensibles et favorisent la prolifération de chiens et chats errants, des corbeaux et de chacals.
Autre paradoxe, les équipes des Ponts et Chaussées n’ont pas trouvé mieux, après un débroussaillement des lieux, que d’exposer en petits tas sur les accotements les bouteilles de bières vides et leurs tessons.
Située en rase campagne, loin du regard des officiels, cette route subit une dépravation des plus regrettables et sans précédent en lui donnant du caractère national que le nom.

L. Beddar

In la dépêche de Kabylie du 15/09/2005