Un film sur Cheikh Aheddad

Un film sur Cheikh Aheddad

 Il a été projeté à Béjaïa

 “Tanekra” (soulèvement d’un peuple) est le titre du premier film du jeune réalisateur Djilali Boukheddad sur la vie du grand théologien chef spirituel de la Tariqa Al-Rahmania, et révolutionnaire artisan de l’insurrection du 8 avril 1871, qu’est Cheikh Mohand Ameziane Aheddad, né en 1790 à Seddouk Ouffela dans la wilaya de Béjaïa. Le film documentaire de Djilali Boukheddad, déjà projeté à la cinémathèque de Sétif lors du dernier festival du film amazigh, retrace la vie du Cheikh Aheddad, mais également son apport, jusque-là inexploré, dans le soulèvement populaire qui a eu lieu en 1871. La projection du film à Béjaïa a eu lieu, lundi à la cinémathèque de la ville devant un public peu nombreux. De même, le débat avec le réalisateur du film, lequel devait intervenir au terme de la projection, n’a pas eu lieu au motif que ce dernier était malade et par conséquent ne pouvait honorer ses engagements. En un peu plus d’une heure, l’assistance présente à la cinémathèque de Béjaïa a cependant fait un voyage dans le temps en découvrant un érudit personnage qui a pu et su mobiliser des populations entières contre une présence étrangère sur ses terres en basse Kabylie et ailleurs.

D’après le film documentaire, Cheikh Mohand Ameziane Aheddad était un chef spirituel hors pair compte tenu du nombre de confréries qui étaient sous sa coupe, dont le nombre serait de plus de 177, mais également du nombre d’adeptes qui allait crescendo au fil des années, et ce dans toutes les régions du pays, lesquels adeptes ont suivi l’enseignement de Cheikh Aheddad. Un enseignement, qui ne se résumait pas aux rudiments de la langue arabe et les préceptes de l’Islam mais embrassait également d’autres disciplines à savoir les mathématiques, l’astronomie et bien d’autres. “Tanekra” dont le scénario a été adapté du livre de Ali Bettache, enseignant d’histoire à l’université, se veut pour le réalisateur du film, la Direction de la culture, la Cinémathèque de Béjaïa, l’APC de Seddouk et l’association “des activités de jeunes Cheikh Belhaddad” de la même ville, un hommage à celui qui était derrière l’insurrection du 8 avril 1871 mais que ceux qui noircissent les pages blanches de l’histoire veulent sciemment reléguer au second plan.

Le film documentaire de Djilali Boukheddad est également ponctué de quelques témoignages d’historiens, de cinéastes, d’habitants de Seddouk Ouffela. Là, les femmes de la région évoquent encore Cheikh Aheddad en prose élogieuse.

 

D. S.