Le wali en “pélerinage ” chez Cheikh Ahadad

Le wali de Béjaïa, Ali Bedrici, a effectué, samedi, une visite de travail à Seddouk Oufella, dans la daïra de Seddouk. Accompagné de plusieurs directeurs de wilaya, le wali s’est rendu sur le site de Cheikh Ahedad, où sont entrepris actuellement d’importants travaux de restauration de la maison de Cheikh Ahedad ainsi qu’un magnifique mausolée qui perpétueront à jamais le souvenir de ce héros de la Révolution de 1871 contre l’occupation française.
L’espace de Cheikh Ahedad à Seddouk Oufella comprend le Mausolée, Dar Lekhouane, Dar Cheikh et Takhlouit. En plus de la restauration de ces lieux, d’importants travaux d’aménagements sont entrepris pour conférer à ce site une image digne d’un haut lieu de pèlerinage que les Algériens de tous les horizons ne manqueront pas de venir visiter.
Dès le départ, ce projet a reçu le soutien décisif du président de la République, en hommage à la stature historique et spirituelle de Cheikh Ahedad. Né en 1790 à Seddouk Oufella, le Cheikh Ahedad fut d’abord un guide spirituel de la tarika Rahmania. En 1871, il assure une parfaite coordination avec Mohamed El Mokrani pour lancer la révolte populaire contre l’occupation française. Ainsi, pour renforcer l’insurrection, Cheikh Ahedad se rendit au marché de Seddouk le 8 avril 1871. Là, devant une foule de plusieurs milliers de personnes, il jette sa canne par terre en disant : “Nous jetterons les Français dehors comme je jette cette canne par terre”. Par ce geste symbolique, le vieil homme de 81 ans, voulait galvaniser les foules. Ce qui fut fait puisqu’une armée de plus de 200 000 hommes se jeta dans la bataille sous la conduite de Cheikh El Mokrani et des deux fils de Cheikh Ahedad, M’hand et Aziz. Après son arrestation au printemps 1873, Cheikh Ahedad fut condamné à 5 ans de prison par un tribunal à Constantine. Au juge qui lui notifia cette sentence, il répondit. “Vous me donnez 5 ans, mais Dieu ne m’accorde que cinq jours”. Le 5e jour, il décède dans sa cellule. Le Mausolée de Seddouk Oufella accueillera les restes de Cheikh Ahedad et de son fils Aziz. Quant à Cheikh M’hand, sa dépouille n’a jamais été retrouvée. On pense qu’il est mort au combat, ou lors de son transfert en Nouvelle Calédonie. Mais il aura une tombe symbolique au côté de son père et de son frère dans le Mausolée. Par ailleurs, il est à noter que lors de sa visite à Ighil Ali, le wali a déclaré aux membres de l’association “Nadi El Mokrani” que la wilaya prépare actuellement un dossier pour restaurer la maison de l’autre héros national Mohamed El Mokrani à la Qualaâ des Beni Abbès, ainsi que d’autres structures dans le même site. Né en 1815, Mohamed El Mokrani entre en rébellion contre l’occupation française en mars 1871. Grâce à sa coordination avec Cheikh Ahedad, il mène des combats acharnés contre l’occupant français, jusqu’à sa mort le 5 mai 1871 lors d’une bataille à Oued Soufflat (actuelle wilaya de Bouira).

B.B