La Rahmania dans son berceau kabyle, NOUVEAU LIVRE DE MOHAMMED BRAHIM SALHI

«La période 1870-1871, avec des figures emblématiques comme Cheikh Ameziane El Haddad, consacre la Rahmania dans l’échiquier des rapports de force politique et religieux.»

Le Haut Commissariat à l’amazighité continue d’offrir aux lecteurs des livres qui peuvent s’avérer intéressants, à plus d’un titre, surtout aux chercheurs et aux étudiants. Ainsi en est-il de l’ouvrage de Mohammed Brahim Salhi. Professeur à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, il publie La tariqa Rahmania, de l’avènement à l’insurrection de 1871. Le livre est une étude qui reprend les données des travaux de l’auteur, réalisés pendant plusieurs années, et vise à donner une idée sur le cheminement d’une tariqa algérienne: la Rahmania.
L’écrivain a choisi, par le biais de tableaux successifs de situer sa fondation, son expansion et les aspects de sa doctrine.
Une partie du livre est consacrée à la séquence historique importante au cours de laquelle la Rahmania s’illustre particulièrement au plan politique et militaire en organisant une résistance à la colonisation. «C’est la période 1870-1871 où, des figures emblématiques comme celle de Cheikh Ameziane El Haddad, consacre la Rahmania dans l’échiquier des rapports de force politique et religieux. Cependant, cela ne se fera pas sans conflit avec des chefs religieux qui se voient concurrencés par l’une des plus récentes tariqa algérienne. Les événements de 1871, ayant connu des développements, nous avons fait le choix d’en rapporter l’essentiel dans une chronologie commentée», précise l’auteur. Ce dernier commence par développer, dans un premier chapitre, la Rahmania et son insertion dans le tissu religieux kabyle, puis la Rahmania hors de son berceau kabyle.
L’auteur revient sur les fondements doctrinaux de la spiritualité qui caractérise la tariqa Rahmania.
Dans un autre chapitre, il est question de décortiquer la poésie kabyle se rapportant à Dieu. Plusieurs autres points peuvent être découverts par le lecteur qui s’intéresse à cette question.
On pourrait citer la biographie de Cheikh Ameziane, El Haddad, la montée en puissance de la zaouïa Rahmania de Seddouk, les relations entre les chefs algériens à la veille de l’insurrection de 1871, la situation dans les tribus à la fin de l’année 1870, le déclin de Seddouk et l’émergence de nouveaux pôles, puis un aperçu général sur la Rahmania de Kabylie après 1871.
La Rahmania est une tariqa algérienne qui est souvent évoquée ces dernières années, rappelle l’auteur, qui précise qu’il serait long ici de faire le point sur la redécouverte du patrimoine soufi et mystique algérien: «Il faut simplement noter que ce secteur de la spiritualité algérienne sort désormais d’une période d’occultation et contribue à ouvrir une réflexion et un besoin de connaissance qui s’expriment régulièrement dans les médias mais aussi dans les questionnements des jeunes chercheurs en sciences sociales en particulier dans de nombreux séminaires et colloques.»

Aomar MOHELLEBI