Mme Simone Blanche Recurt:Déshéritée au nom de la religion

Mme Simone Blanche Recurt
Déshéritée au nom de la religion

Depuis 12 ans qu’elle se démène pour ses droits légitimes, pour le bénéfice de ce qu’elle a contribué à édifier de ses propres mains, pour sa foi nouvelle que certains inquisiteurs lui refusent, Mme Simone Blanche Recurt épouse Bennacer commence à se faire à l’idée que le ciel lui est tombé sur la tête et qu’elle se bat contre des moulins à vent. Epouse Bennacer depuis qu’elle a convolé en justes noces avec Mohand Ameziane en 1951 en France, c’est bien naturellement qu’elle accompagne son mari lorsqu’il décida de rentrer définitivement au pays en 1968. Ils vendirent maison et bien acquis en communauté de biens en France et s’installèrent à Cap Matifou dans une maison dont ils firent l’acquisition.
Puis, l’appel du bled, de Tamurth devenant chaque jour plus fort, plus insistant, ils se délestèrent de leur demeure d’Alger pour rejoindre Seddouk Ufela où ils bâtirent une belle maison. Ils coulèrent des jours heureux, tranquilles, rythmés par les saisons et les fruits de la terre généreuse qu’ils surent apprivoiser. Ils se feront aussi beaucoup d’amis, surtout elle, tharoumith.
Cette félicité devait brusquement s’interrompre après la mort de l’époux, survenue en décembre 1992. Peu de temps après, l’un des fils du défunt, issu d’un premier mariage rompu en 1949 par un divorce en bonne et due forme, s’est dressé contre la veuve lui déniant tout droit à un quelconque héritage. Ce déni de justice fut, chose étonnante, confirmé par une juridiction qui désigna un notaire à l’effet d’examiner et de déterminer si la veuve pouvait en toute légitimité prétendre à une ou plusieurs parts d’héritage.
La sentence fut ubuesque : le notaire prononce un modèle d’iniquité, déshéritant celle qui, 41 années durant, a partagé les joies et les peines d’un homme, dont les rejetons se disputent les quelques biens que lui et son épouse ont acquis à la sueur de leur front.
Le motif invoqué, la nationalité française de la défenderesse est en soi un chef-d’œuvre d’injustice, d’intolérance, de xénophobie (n’ayons pas peur des mots et disons-le !), qui de surcroît ne s’appuie sur aucun texte de loi. Que restait-il de français chez Simone, après 37 ans de vie campagnarde au sein d’une communauté qui l’a bien vite adoptée ?
La justice étant parfois de ce monde, l’annulation de cette frédha a été prononcée par un tribunal et un autre notaire l’a rétablie dans ses droits en l’an 2000. Loin de désarmer, le fils Bennacer fait la nique à la décision de justice et bien que la maison soit sous le régime de l’indivision, il procède aux aménagements et transformations qui lui plaît de faire.
Mieux, il s’est rendu coupable de voies de fait sur la personne de celle qui demeure tout de même sa belle-mère. Sanction : 15 jours de prison. Ce qui semble ne l’avoir pas assagi. Non content de l’écarter de l’héritage, il fait des pieds et des mains pour l’expulser du territoire national ! Et à l’heure actuelle, Mme veuve Bennacer se retrouve sans domicile fixe, car n’eut été la générosité de son gendre, le mari de sa fille décédée en 2001, Simone aurait été réduite à quêter un toit. C’est dans un élan pathétique, usant d’un ton à fendre le plus dur des rocs, que Simone en désespoir de cause, s’est adressée au président de la République. Histoire, sans doute, de l’informer que dans son beau pays, il se trouve un vieille femme spoliée et dépossédée de tout ce qu’elle a patiemment, longuement, parfois douloureusement, construit sur cette terre qu’elle a aimé et qui en retour, l’a prise dans ses bras sous prétexte qu’elle est Française. Et qu’elle n’est, suprême hypocrisie, musulmane que depuis 1996. Comme si la foi est tributaire d’une attestation !
Dans ces conditions, quantifions la foi et faisons-nous établir quantités d’attestations pour établir une hiérarchie des mérites qui servirait de sésame pour l’Au-delà. Nous avons souvenance d’une pratique analogue instituée par l’Eglise au Moyen-âge. Nous avons bien dit au Moyen-âge !

Mustapha R.
In la dépêche de Kabylie du 25 juillet 2005

SON VILLAGE

SON VILLAGE

Son village, c’est ce qui reste à évoquer quant on a tout oublié.

Si loin, même si les conditions ne s’y prêtent guère, on a toujours envie d’y aller le visiter.

Le temps d’un laps séjour, pour se ressourcer, voir toutes les nouveautés et se reccuillir sur les tombes de ceux qui nous ont quitté.

Le premier jour de notre arrivée, même dans les ténèbres de la nuit.

Ce sont tous les membres de la famille, grands et petits, proches et lointains, qu’y affluaient.

Le lendemain, c’est au tour des voisins et amis qui parvenaient.

Profiter de ces si belles journées qu’on ne retrouve pas ailleurs.

Première sortie, premier tour d’horizon, les rues et les venelles du village.

Aller à la rencontre de toutes ces maisonnettes proprettes et ardentes, gardant encore un charme éblouissant.

Sortir dans les champs pour s’humecter le gosier d’eau minérale et limpide sortie des entrailles de la terre.

S’engouffrer dans des pinèdes pour humer l’air pur qui nous manquait.

Monter plus haut sur la montagne, dominer les vallées et contempler les splendides paysages

Voir toutes les roses sauvages et s’enivrer de leur parfum, de leurs agréables senteurs qui montent aux narines.

Quoi que l’on dise, quoi que l’on pense, son village, même s’il est laid, ne peut être perçu que comme le plus beau des villages du monde.

C’est pourquoi l’on considère que le globe tourne autour de lui.

L.BEDDAR

Tibouamouchine : Hommage à Said Oumeddour

Tibouamouchine: Hommage à Said Oumeddour

L’association du village Tibouamouchine a rendu ce vendredi 15/07 un vibrant hommage à son enfant, Ait Meddour Said, ancien footballeur du RC Seddouk et militant de la cause amazigh, décédé le 15/07/1993.
La procession composée de ses amis, des membres de sa famille et des villageois s’est ébranlée à 9 h, vers le cimetière de la localité où une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe, suivie d’une fatiha lue par l’imam du village. Au retour, une prise de parole, suivie d’une collation a eu lieu dans la grande salle d’Agoulmim, où ont été exposées en substance quelques photos retraçant son parcours de militant et de sportif.
Dans l’après-midi, dans un match comptant pour la finale interquartiers, Ighil Inourar a pris le dessus lors des tirs aux buts (3-2) sur la sympathique équipe d’Irmane qui a dominé pourtant toute la partie et a raté de nombreuses occasions. En match d’ouverture, les vétérans du RC Seddouk ont littéralement écrasé leurs homologues des quatre villages, sur le score de 3/1.

L. Beddar
In la dépêche de Kabylie du 19 juillet 2005

Des ordinateurs neufs non utilisés depuis 1999

Des ordinateurs neufs non utilisés depuis 1999

Le collège d’enseignement moyen Bounzou Zoubir * avait ce privilège d’acquérir le premier des ordinateurs pour initier les élèves de l’établissement à l’informatique.

Cette idée ingénieuse de doter ce collège d’un matériel informatique a été soumise par les membres de l’association socioculturelle Azar aux responsables de la communauté émigrée de France, des trois villages, qui n’a pas hésité un seul instant pour envoyer la somme de 400 000 00, DA nécessaire à l’acquisition de 8 ordinateurs, 3 onduleurs, 2 imprimantes et 1 scanner pensant que ce collège, avec de petits gestes très précieux, peut devenir une base du savoir capable d’assurer à la fois la socialisation des collégiens, leur éducation, leur intégration sociale… Cet outil informatique, que peu de jeunes ont la chance d’avoir à la maison et qui a rendu, par le biais de l’Internet, le monde, aussi vaste soit-il, synonyme d’un petit village où se communiquent, au temps réel, les humains des quatre coins du globe, aurait été pour nos enfants un facteur déclenchant pour leur motivation à aller de l’avant dans les villages enclavés et certains , ont leurs parents au chômage ou dans des situations précaires, sans perspectives. Pis encore, cette motivation s’avère des plus difficiles pour les élèves, à cause des conditions d’études très défavorables à la maison. Certains ne disposent même pas d’un bout de table pour faire leurs devoirs et réviser leurs leçons.
A la réception de ce matériel en 1999, le directeur du collège de l’époque a buté sur d’innombrables difficultés pour arracher un poste budgétaire à la direction de l’éducation de Béjaia, poste qui ne figure pas dans la carte scolaire, dira-t-elle ? Mais qu’elle peut toujours accorder, ne serait que par devoir d’aider ces collégiens à se mettre au diapason avec leurs pairs de la ville. Mais la question que se pose le commun des mortels est la suivante : Les écoles du même palier que la direction de l’éducation de Béjaia dotées en micro-ordinateurs, leurs accorde-t-elle des postes budgétaires pour leurs fonctionnements ? Si c’est le cas, pourquoi alors ne le fait elle pas pour le CEM Bounzou qui l’a épargnée d’un budget d’investissement en acquérant le matériel par ses propres moyens ? «Qu’on nous le dise alors, comment rendre le cadre de vie de ce collège plaisant et attrayant pour nos élèves si chacun se renferme dans des logiques budgétaires qui ont fait de lui un établissement marginal démuni de tout. Et oui de tout ! Et les résultats catastrophiques au BEF qu’il réalise chaque année parlent d’eux mêmes», s’insurge un membre de l’association des parents d’élèves.
En tout état de cause, ce matériel moisit quelque part dans une salle du collège sans que personne n’en tire profit et les plus lésés restent les collégiens pour qui, il est destiné.

L. Beddar

In la dépêche de Kabylie du 18 juillet 2005

* situé à Tibouamouchine, au contrebas de l’Ecole primaire de Cheikh Ahaddad de seddouk Ouadda NDLR.

commentaire de Seddouk-ouffella.com
Il est regrettable que cette action d’ envergure qui a mobilisé pour la première fois la communauté émigrée des 04 villages ( Seddouk Ouffella, Seddouk Ouadda , Tibouamouchine et Ighil N’Djiber ) autour de cette action en faveur de l’ accession de notre jeunesse à la pratique de l’ informatique soit soldée par un échec non pour faute de moyens mais plutôt par absence de volonté de la part des autorités en charge de l’ éducation qui ont promis à l’ époque de détacher un enseignant compétent en informatique en vue de diriger l’atelier. Affaire à suivre.

Hamane

révolution d’ avril 1871 : Graves conséquences sur le foncier

révolution d’ avril 1871
Graves conséquences sur le foncier

La dépossession des fellahs par le système colonial a été répressive. Afin de s’ emparer au maximum des meilleures terres, et installer par voie de conséquence un grand nombre de colons européens sur de grands périmètres agricoles, il a eu recours à de nombreux moyens illégaux et répressifs contre les paysans dont l’ attachement aux terroirs était très profond.
Ainsi, le but recherché est bien clair, il s’ agit d’ une répression qui se veut exemplaire, dirigée contre les tribus qui sont ainsi spoliées de leurs terres, de leur unique moyen de subsistance. Au total, les quarante premières années de la conquête (1830-1870) se soldèrent pour les fellahs par la perte d’environ un million d’hectares dont la plus grande partie est située dans les riches plaines et terroirs. Mais, la spoliation des fellahs ne s’est concrétisée qu’après de longues de résistances des populations rurales et les luttes engagées contre les forces d’occupation n’ont pas été interrompues.
Les premières confiscations se sont limitées aux biens habous et biens beyliks qui sont utilisés auparavant par les turcs pour l’entretien des écoles, mosquées et établissements publics. Ces confiscations peu importantes ont permis l’installation des premiers colons. Très vite les expropriations s’étendent et touchent de nombreuses tribus. Soit par la séquestre ou par l’expropriation qui les avaient frappés, les paysans algériens se trouvaient en grande partie dessaisis de la propriété du sol sur lequel ils étaient installés séculairement Ces expropriations des tribus est la conséquence directe de l’extension et de la génération de la résistance qui s’est multipliée dans plusieurs régions du pays et celle menée par Cheik El Haddad et El Mokrani en 1871 est considérée comme étant le plus grand soulèvement qu’à connu la paysannerie algérienne, avant la grande révolution de novembre 1954.
Ainsi, au début d’avril de 1871, les mokrani d’Ath Abbas rencontrèrent dans leur medersa à Seddouk ceux de la confrérie de Mouhaned Améziane ben Cheik El Haddad. Après une semaine de discussions, ils parvinrent à un accord et les membres de la confrérie (les khouan) attendaient impatiemment l’ordre qui allait lancer dans le soulèvement l’ensemble des tribus de la Kabylie.
L’insurrection de Cheik El Haddad
Attendant le jour du marché, le samedi, en dépit de son age avancé (80 ans) et de sa santé fragile, Cheik El Haddad proclama le djihad sur la placette de Seddouk, dans la wilaya de Bejaia comme il a été convenu lors des différentes consultations avec les mokrani qui ont furent de même chez eux pour rassembler un grand nombre de guerrier.
Devant une assistance composée de plusieurs milliers de personnes, Cheik belhaddad, après avoir dirigé la prière publique du d’hor, soutenu par ses deux fils Aziz et m’hand, se fraya un chemin parmi l’assistance, se dégageant de ses fils et avança seul, il jeta sa canne par terre, se redressa face au soleil et exhorta la foule à combattre les oppresseurs. Plus de cent vingt milles combattants, représentant deux cent cinquante tribus se rallièrent vite à l’appel.
Les premières dépossessions des terres agricoles dans la région sont les causes qui ont motivé les masses populaires à se structurer derrière ce mouvement insurrectionnel populaire qui a rassemblé un grand nombre de tribus, embrasant ainsi de vastes régions du centre du pays, notamment la Kabylie dans son ensemble mettant sérieusement en péril tout le système colonial. La foi et la détermination des paysans à reconquérir leurs terres ont motivé les moudjahiddines à pourchasser et harceler les forces coloniales et leurs alliés durant plus d’une année. Mais la réponse par l’occupant français est des plus farouche, qui a mobilisé un arsenal militaire composé de plusieurs hommes, d’armes et de munitions. Cette offensive de l’ennemi a fait un carnage parmi les moudjahiddines, les villages de Seddouk d’ath abbas, fer de lance de la résistance, ont payé un lourd tribut. Chaque famille dénombre en son sein des morts des mutilés et certaines même des déportés, tandis que les deux héros ont été capturés et déportés en nouvelles calédoniens. La défaite des masses paysannes fut accompagnée de graves conséquences.
Châtiment
En effet, ces conséquences se sont traduites aussitôt par de violentes réactions contre les fellahs en zone rurales. En plus de la dépossession des meilleurs périmètres de leurs terres, ils étaient sujets à de nombreux châtiments exemplaires aux effets durables dans le temps et l’espace. Parmi ces châtiments, les sanctions les plus répressives furent celles qui imposent à la population de verser une très forte amende de guerre et la déportation d’un grand nombre de révoltés parmi eux les chefs de guerre Aziz Bel Haddad et Boumezrag El Mokrani vers une île du pacifique, la nouvelle Calédonie.
Cette déportation est l’une des pages sombres des premières années de l’histoire de l’Algérie colonisée.
Autre conséquences, plus de 500.000ha ont été séquestrés dans la région de Seddouk. Du piémont d’Achtoug jusqu’à l’oued Soummam, pour leurs soutient indéfectible à Cheik El Haddad dans sa lutte contre l’occupant français, les villageois ont subi les pires châtiments de l’administration coloniale qui les a spoliés des meilleurs terres. C’est ainsi qu’un administrateur colonial de la région rassembla les villageois sur la parcelle deTaklath, limite entre la plaine et les terres situées sur le relief montagneux, debout au milieu de celle-ci, se positionne le visage bien orienté vers la montagne d’Achtoug, les mains allongées et tendues horizontalement, décrète que les terres se trouvant derrière lui, c’est-à-dire sur la plaine et jusqu’à la limite de l’Oued Soummam sont séquestrées et versées au domaine public qui les a attribués aux colons. Ces villageois ont été appauvris et dépouillés de leurs meilleures terres et seules les terres des montagnes qui ne sont guère favorable aux cultures de rendement donc qui ne présentent aucun intérêt pour les colons, leurs ont été laissées. Cette situation a fait naître un dualisme entre deux secteurs. Le secteur moderne, détenu par les colons, composé des meilleures terres des plaines, fortement équipé en matériel moderne grâce aux financements accordés par les banques, réalise des rendements et des profits importants et la production y afférente est exportée vers la métropole.
Le secteur traditionnel pauvre, détenu par les paysans algériens ne bénéficie pas de crédits bancaires ou de toute forme d’aide d’où les rendements dégagés sont très faibles. Les parcelles situées en haute montagneuses au relief accidenté ne sont pas accessibles à la mécanisation et sont travaillées avec des moyens archaïques. C’est une agriculture de subsistance.

L.BEDDAR

14 juillet 2005

C’ est l’ été !

C’ est l’ été !

Après un hiver rigoureux, un printemps pour qui l’ hiver a grignoté quelques semaines et en voici arrivé l’ été de toutes les convoitises, vacances pour ceux qui peuvent se le permettre, mariages programmés depuis belles luettes, ici ou de l’ étranger pour notre communauté émigrée, organisations d’ excursions en mer et de tournois sportifs, etc.
Depuis la mi-juin le trafic sur la route nationale 74 devient de plus en plus dense. Les voitures immatriculées « 16 » sont les plus abondantes pour les nationaux résidents en algérie et de toutes les immatriculations des départements français pour nos émigrés qui reviennent en vacances dans leurs villages pour allier détentes, visites familiales et affaires (mariage, achat immobilier.).
Pour les jeunes, beaucoup attendent avec impatience ce retour des émigrés, synonyme de bonnes affaires pour ceux qui cherchent à s’ établir en France par le biais d’ un mariage mixte, devenu de nos jours une issue pour beaucoup de jeunes.
Mais dans nos villages, si certains jeunes ont la tête ailleurs, attendent avec impatience et angoisse la proclamation des résultats des examens scolaires, d’ autres ont tracé le premier sillon des excursions en mer ce vendredi.
Tôt le matin, sac au dos ou en bandoulière, une centaine de jeunes estivants attendaient à l’ arrêt principal de Tibouamouchine l’ arrivée du bus qu ‘ils ont loué pour un aller retour à raison de 100,00 da la place. Pour marquer leur passage et attirer l’attention des uns et des autres lorsqu ‘ils traversent une ville ou un village, souvent les têtes sorties des fenêtres, ils répètent les chansons en choeur et en polyphonie accompagnées des derboukas et des trompettes. A Tibouamouchine, de telles scènes sont monnaies courantes durant toute la saison estivale et se passent généralement les matinées, au départ des convois qui affluaient des villages fort nombreux de Beni ourtilane et de Béni maouche, et les après midi au retour et parfois tardivement dans la nuit.
Si le vendredi est sacré pour les excursions en mer, les autres jours de la semaine, les jeunes ne chôment pas du tout. Des tournois sportifs sont organisés ça et là et chaque après midi, les villages se vident de la frange juvénile. Dans les stades de fortune, par faute de tribunes, les jeunes suivent les rencontres en prenant place sous des arbres ombrageux formant un décor indescriptible. Les moins jeunes égayent les présents par des ambiances festives qui donnent un peu de piment aux matchs plaisants et très suivis.
Ce sont peut être des moments forts pour une jeunesse, qui en plus de la mal bouffe et de la mal vie, souvent en manque d’ emploi, elle s’ organise tant bien que mal pour oublier un tant soi peu, les affres de la vie du reste de l’ année, morose et monotone, en se créant des moments d’ évasion même avec la bourse vide. Le reste de la journée, ils déambulent sur les trottoirs en faisant des va et vient ou se détendent dans des placettes aux abords de la grande route pour voir plein les yeux toutes ces subtilités qui passent..

L.BEDDAR

05/7/2005

Seddouk : Les lauréats primés

Seddouk : Les lauréats primés

Fort de ses 43,39% de réussite au BEF, soit 115/265, qui l’on propulsé à la première place au niveau de la circonscription de Seddouk et de ses 51% de passage au lycée soit 136/265, le CEM l’Indépendance de Seddouk a organisé ce jeudi, pour la circonstance une cérémonie grandiose de remise des prix aux différents lauréats.
Ont été classés meilleure élève de l’établissement Nait El Djoudi Amina avec 18,53 de moyenne, meilleure élève au BEF Benyama Sofia avec 16,38, meilleure élève 9e AF Kherbouchi Lamia avec 17,58 et meilleure élève 2e AM avec 17,78. L’équipe de handball de l’établissement, champion régional et qualifié au championnat national, a fait partie du lot des récompensés.
La cour de l’école a connu une ambiance festive inhabituelle où lauréats, parents d’élèves, personnel de l’établissement et invités de marque ont répondu à l’appel.
C’est Mr Salhi Abdenour, directeur de l’établissement, qui a ouvert le bal par une allocution dans laquelle il rendu un vibrant hommage aux lauréats qui ont honoré l’école, aux enseignants qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes et enfin à tous ceux, de loin ou de près, ont apporté leur contribution.
La chorale composée d’élèves de cette école, lui emboîtant le pas, a donné la réplique en chantant d’hymne national pendant que les présents observaient une minute de silence, comme il est d’usage, avant d’égayer la foule par deux chansons tirées du terroir.
Enfin, la cérémonie qui s’est déroulée dans un climat bon enfant a été clôturée par une collation où gâteaux et boissons ont été servis aux invités.
L. Beddar

In la dépêche de Kabylie du 04 juillet 2005

Nadir Belhaddad : Un chanteur au talent avéré

Nadir Belhaddad

Un chanteur au talent avéré

Belhaddad nadir, un nom qui fait vibrer les coeurs de milliers de jeunes et de moins jeunes, un nom aux sonorités rugueuses qui enflamment les foules.
Né un certain 30/06/1977 à Seddouk oufella, il a débuté dans la chanson dés son jeune âge et ce n’est qu’en 1997 qu’il a commencé à s’initier à la guitare. Auteur, compositeur et interprète de talent, sa première cassette de 6 chansons, sortie le 27/02/2003 chez les éditions gouraya dont une chanson a été consacrée à son idole, Lounis Ait Menguellat, intitulée « Ithri iguenouane ». Celle-ci a eu un grand retentissement chez le grand public qui a découvert en lui une relève digne de ce nom qui manquait tant pour la région.
Dés sa participation à un gala est annoncée, la nouvelle se propage de bouche à oreille à travers toutes les contrées limitrophes. Le soir venu, c’est la ruée vers le lieu du spectacle, a pied, en, moto ou en voiture. Le trajet en vaut la peine même si on a roulé des kilomètres. C’est ce qui a été constaté lors de la fête organisée par un particulier ce jeudi.
Égalà lui-même, sa montée sur scène se fait souvent avec envoûtement. Habillé d’ un jean et d’ une chemise au col ouvert, la main gauche tenant sa guitare et celle de droite levée pour saluer son public, il attaque aussitôt et l’ explosion de la foule s’ arrête brusquement pour entendre cette voix sublime suivie des fredons de la guitare et de la résonance assourdissante de la derbouka. Une fois ses chansons toutes chantées, il puise dans le riche et varié répertoire de son idole.
Ses fans constitués surtout de jeunes à l’ âge des fleurs et de déferlement des passions restaient suspendus pendant tout le temps de sa production sur scène, sans brancher, l’ oreille attentive pour capter les vers qui expriment simplement et admirablement la souffrance et le désespoir de cette frange juvénile avec qui, il partage le combat pour une Algérie prospère et démocratique.
L’ amour est présent dans l’oeuvre du chanteur avec deux chansons : « ayoul igavghane zhou » et « mazal ayahviv thirga ». Il a chanté aussi la mort dans « netskhilam almouth yetsaouine ». Et enfin, il a consacré deux chansons pour les événements douloureux de la Kabylie dans « lahna » et « ankaval ».

Cet artiste d’ une simplicité exemplaire, a pris une option pour monter plus haut sur le podium, grâce à son sérieux, sa voix bien raffinée et ses paroles bien mesurées.

L.BEDDAR
25/6/2005.

Merci à L. Beddar pour cette révélation qui vient à point nommé, notre région effectivement manque cruellement de jeunes talents susceptibles non seulement de prendre la relève mais aussi propulser la musique kabyle vers le sommet, notre devoir serait de les faire connaître et surtout de les aider. Pour ma part, je vous ferai un portrait détaillé de l’ artiste agrémenté de photos et de quelques extraits de son oeuvre dès mon retour du Bled.

Hamane

La Rahmaniya, de l’origine à nos jours

La Rahmaniya
de l’origine à nos jours

Le nom Khalwatiya prend son origine de la Khalwa (retraite) qui est le plus important des fondements de cette méthode de direction spirituelle qui remonte au saint Prophète ssp.

Le Caucase et l’Azerbaïdjan forment le berceau de la Khalwatiya qui s’est très vite étendue à l’Anatolie et aux provinces arabes de l’empire Ottoman. Les premiers adeptes de cette tariqa semblent avoir clairement subi l’influence de l’école Akbari de Sidi Muhi Eddine Ibn Arabi dont l’enseignement était alors très vivant à Konya.

Il semblerait que le premier disciple ayant adopté le surnom de khalwati soit Sidi Mohammed Ibn Nour El Balisi (probablement originaire de l’actuelle Tbilissi) surnommé Siraj Al Awliya (diadème des saints) et initié par Ibrahim Ezzahed. Beaucoup d’adeptes sont connus par ce surnom pour signifier leur appartenance à la tariqa dont il est classique de dire que l’un des principaux fondateurs est l’Iranien Abou Najib Sahrawardi. Cependant la fixation définitive de ses règles et de ses fondement revient à son neveu Sidi Shihabou Eddine Omar Ibn Mohammed Sahrawardi (décédé en 632 de l’hégire), auteur des Aouarif Al Maarif (les quintessences des connaissances) souvent confondu avec son homonyme Shihabodine Yahia Ibn Habach Sahrawardi mystique et philosophe néoplatonicien mort en en 587h.

Après une vie consacrée aux sciences exotériques, Sahrawardi entra en Khalwa sous la direction de son oncle Abou Najib et y demeura jusqu’à un âge avancé, puis en sortie pour propager l’enseignement de la tariqa. Sidi Mustapha Kamal Eddine El Bickri (décédé en 1162h-1748), soufi voyageur et poète, célèbre pour son Wird Essahar, initié par Sidi Abdou Latif Al Halabi (de Alep en Syrie) El khalwati, est à l’origine de l’introduction de la tariqa en Egypte. Il initia à son tour le doyen de la prestigieuse université d’Al Azhar, Sidi Ben Salem El Hafnaoui (décédé en 1181h- 1767).

Celui-ci avait pris sous sa protection un jeune Chérif originaire des montagnes de Kabylie, Sidi M’hammed Ibn Abderrahmane Ibn Yousouf Al Idrissi Al Hassani Ezzouaoui Al Azhari. Sidi M’hammed est issu de la faction des Aït Smaïl de la tribu bérbérisée des Kachtoula, où il naquit, selon certaines sources, en 1133 de l’hégire. Issu d’une famille maraboutique, il fut très tôt dirigé vers les sciences de la religion. Il étudiât dans une des zaouyate du djurdjura surnommé Montagne de la lumière (Djebel El noure), en raison du très grand nombre de centre de rayonnement spirituel et religieux que comptait cette région. Il apprit le saint Coran et les fondements de la religion auprès du Cheikh Sidi Hussein Ibn Arab des béni Iraten, qui fonda sa zaouya après son retour d’Egypte. Probablement sous l’influence de son cheikh, Sidi M’hammed fait, à son tour, le voyage pour Al Azhar et réside dans le riouak (galerie) des maghrébins. Là il se lie d’amitié avec “le petit Malik” (fameux commentateur de Khalil) Cheikh Ahmed Edderdir (1127-1207/1715-1786) qui prendra la succession du Cheikh Al Hafnaoui, à la tête de la tariqa. Par l’entremise d’Edderdir, Sidi M’hammed rencontrera Cheikh El Hafnaoui qui l’initia, dirigea sa progression dans la tariqa et le fit entrer en kalwa. Apres quoi le cheikh El Hafnaoui l’envoie pour un long périple en Inde et au Soudan où il initia, parmi d’autres, le Sultan du royaume de Drafour. Sa syaha (voyage spirituel) dans ces contrées durera six années. Puis à de retour en Egypte, le cheikh l’autorisa à repartir dans son pays. Après une absence de 30 ans, il revint dans sa faction les Aït Smaïl et fonda vers 1183 de l’hégire, la première zaouya Khalwatiya du Maghreb. Il initia de nombreux disciples autochtones dont Sidi Errahmouni auteur d’ouvrages de grammaires et de jurisprudence dans le rite malékite…

Puis, il rejoint El DjazaÏr où, dans ce qui sera plus tard le quartier du Hamma, il fonde sa grande zaouya qui rayonnera sur toute l’Algérie. Cette zaouya, accueillant les pauvres, les orphelins et les étrangers, est aussi une université où de nombreuses sciences sont enseignées. Elle devient le lieu privilégié de la Khalwa de ceux qui viennent demander l’initiation. Le cheikh aura pour disciples Sidi Abderrahmane Bacha tarzi El Kosantini qui propagera la tariqa dans le constantinois et dans tout l’est du pays, Sidi Ibn Azzouz El Bordji, Sidi Ameziane El Haddad, chef spirituel de la révolte d’El Mokrani, Sidi Ahmed Tidjani fondateur de la tariqa Tidjaniya et bien d’autres.

Il rédigea de nombreux ouvrages peu connus du grand publique, dont la plus part demeurent sous forme de manuscrits.

Lorsque le cheikh sentit sa fin venir, il retourna dans son village ou il décéda. Après sa mort un grave conflit éclata entre les rahmani d’Algérie qui, voulant le voir enterré dans la grande zaouya, volèrent sa dépouille du cimetière des Aït Smaïl, et les rahmani kabyles qui apprirent le vol. On décida de trancher ce conflit en ouvrant la tombe kabyle. Et la légende populaire affirme que l’on retrouva la dépouille telle qu’elle fut enterrée. Depuis Sidi M’hammed est surnommé Bou Quabrine (le saint aux deux tombeaux) pour témoigner d’un de ses nombreux prodiges.

La tariqa Rahmaniya continua à prospérer à travers le pays. De nombreuses zaouiyate sont fondées ici et là. La Rahmanya devient très vite la tariqa qui compte le plus d’adeptes en Algérie. Cette donnée va profondément être modifiée par l’arrivée, en 1830, des troupes françaises. La seconde moitié du XIX siècle sera un période tragique de l’histoire de l’Algérie ; elle sera marquée par la résistance farouche des autochtones à l’invasion coloniale. Très vite apparaîtra le nom de l’Emir Abdelkader comme le porteur de la bannière du Djihad. L’Emir organise la résistance et œuvre à la création d’un état moderne. Il créé des comptoirs, des manufactures, met sur pieds une organisation administrative efficace. Il s’aménage des bases arrières, notamment dans la zaouya d’un jeune guerrier lettré et rompu aux sciences religieuses qui vient le voir un jour de l’année 1844 pour prêter allégeance et se mettre sous ses ordres. Ce cheikh se prénommait Sidi Mohammed Ibn Abi Al Kacim. Il reçut de l’Emir, l’ordre de revenir dans son village et de fonder une zaouya pour former des musulmans conscients de leur devoir de djihad contre l’envahisseur chrétien. Il était originaire de la petite bourgade d’El Hamel dont la création, remontant au XI siècle, revient aux pèlerins chorfa de Djebel Rached descendants de Sidi Bouzid.

Sidi Mohammed Ibn Abi Al Kacim est né en 1239h. Apres son instruction élémentaire, il est envoyé au Djebel Ennour dans la zaouya de Sidi Saïd Ibn Abi Daoud pour approfondir ses connaissances. Il finit par y enseigner à son tour. Mais sur l’ordre de son cheikh, que les Chorfa d’El Hamel ont sollicité, il revint dans son village pour assurer la formation des enfants. Cependant et en raison de son savoir et de ses connaissances en théologie, le qotb Sidi El Mokhtar Ibn Abderrahmane Ibn Khalifa fondateur de la zaouya des Ouled Djellel, lui demande de venir enseigner dans sa zaouya un publique de tolba ( étudiants ) de haut niveau. Cheikh El Mokhtar finit par lui confier la direction de la zaouya comme principal moqadem. C’est dans cette prestigieuse zaouya que Sidi El Mohktar fait entré le cheikh en Kalwa. Sidi El Mokhtar a été initié par Sidi Ali ben Amar, fondateur de la Zaouya de Tolga. Lui-même initié par Sidi Ben Azzouz El Bordji disciple de Sidi M’hammed Ibn Abderrahmane puis à la mort de celui-ci, du Cheikh Bacha Tarzi El Kosantini.

A la mort de Sidi El Mokhtar, le cheikh revint à El Hamel ou il fonde la grande zaouya, conformément, aux vœux de l’Emir, et fait entrer les mourides en Khalwa.

Il participera activement au djihad de l’Emir par la formation de combattants à l’esprit éclairé imprégnés des valeurs de la guerre sainte. La zaouiya constituera une des plus importantes bases arrières des troupes de l’Emir. On y accueille des milliers de disciples dont le cheikh prend en charge les besoins matériels et spirituels et auxquels il enseigne les sciences religieuses telle le fikh malékite, le tawhid, le tasawouf, les mathématiques, l’astronomie, la philosophie et ses différentes branches…

La grande révolte d’El Mokrani va être à l’origine d’une mise en avant du cheikh khalwati qui, fidèle aux ordres de L’Emir Abdelkader, alors en déportation, continue modestement son enseignement. Cheikh Al Haddad, chef spirituel de l’insurrection d’El Mokrani, rédige, avant son arrestation, un testament dans lequel il recommande à ses fils et à ses disciples de rallier le Cheikh d’El Hamel qu’il nomme le soufre rouge : “Alaïkoum bil Kibrit El Ahmer”. El Haddad mourra en captivité quelque mois après son arrestation en 1290h. Les mokrani et les nombreux disciples de la Rahmaniya, qui ont échappé à la déportation, mais non moins dépossédés de leurs terres et de leurs biens regagnent El Hamel, où ils se placent sous la protection du cheikh. L’administration coloniale lui fera payer très cher ses prises de positions, mais évitera soigneusement de l’atteindre directement en raison de sa notoriété. Il sera assigné à résidence et ne se déplacera que munie d’une autorisation spéciale jusqu’à sa mort en 1315h.

La chefferie de la zaouya sera assurée après lui, par sa Fille Lalla Zineb qui continuera jusqu’à sa mort, huit ans plus tard, à assurer l’enseignement. Isabelle Eberhart écrira dans ses notes de voyages de très belles lignes relatant sa rencontre avec la sainte femme.

Plus tard un événement majeur fera de la zaouya d’El Hamel le pôle de la tariqa Rahmanya. L’administration coloniale, pour des raisons prétendument sécuritaires, interdit aux autochtones l’accès à la zaouiya de Sidi M’hammed Ibn Abderrahmane à Alger. Se souvenant de la recommandation du Cheikh El Haddad, les moqadem des zaouiyate Rahmanya se dirigèrent vers le Cheikh d’El Hamel qui est alors Sidi Mustapha père de Sidi Mohammed Al Maamoun actuel Cheikh de la zaouya. Le cheikh Mustapha imposa au gouverneur d’Alger dans une entrevue restée célèbre, la réouverture de la zaouya d’El Hamma.

Depuis lors, toutes les zaouyate Rahamniya de Kabylie commémorent cet événement une fois par ans, par une zyara (une visitation) à El Hamel où le dikhr rahmani récité par les Khouanes ( frères ) fait écho aux chants mystiques clamés en berbère par les femmes.

Extrait du site :http://membres.lycos.fr/rahmaniya/historique.phpl

Seddouk Ouadda: pollution de la rivière.

Seddouk Ouadda: pollution de la rivière.

L’eau de cette rivière séculaire qui prend racines des prestigieuses sources d’Elmanfouka et d’Elmoumadha était le patrimoine de toute la communauté du village Seddouk Ouadda qui lui accorde une vénération particulière en l’adulant comme on adule une grande personnalité. L’homme est-il condamné à demeurer éternellement nuisible à l’environnement dans lequel il évolue, en ayant une vision très étroite des dangers qui le guettent quotidiennement et ne réagissant que quand vraiment un malheur lui survient ? Le cas le plus édifiant est incontestablement la rivière d’Irmane (Ighzer Yirman ndlr ), traversant le village Seddouk Ouadda qui ne peut être que la plus polluée. Et pour cause, un grand nombre de riverains ont leurs jetées d’égouts des eaux usées donnant directement sur celle-ci et des déchets fécaux d’animaux domestiques sont déversés lors des nettoyages des hangars d’élevage, rendant ainsi l’eau verdâtre donnant des nausées aux personnes sensibles. L’eau de cette rivière séculaire qui prend racines des prestigieuses sources d’Elmanfouka et d’Elmoumadha, au temps de jadis était un patrimoine de toute la communauté du village Seddouk Ouadda qui lui accorde une vénération particulière en l’adulant comme on adule une grande personnalité. Elle constitue la raison de vivre des villageois qui l’utilisent, à l’époque, pour l’irrigation des céréales, des maraîchères et des arbres fruitiers. Aussi, nos aïeux racontent que pas moins de cinq moulins à grain fonctionnant avec cette eau, sont installés aux abords de la rivière en différents endroits et certaines personnes âgées, encore en vie, se souviennent d’un passé assez récent lorsque cette eau ramenée dans une rigole qui traverse la placette (El Hara Ouadda) ou certains villageois aimaient se détendre en milieu de la journée, adossés au mur, les pieds nus dans l’eau. Aujourd’hui, à l’entrée de ce village, une mare marécageuse d’eaux usées de couleur noirâtre, dégageant des odeurs nauséabondes est constituée au milieu de la route principale obligeant les passants à traverser sur des pierres alignées sur toute la largeur de celle-ci, au risque des personnes âgées et des enfants nombreux à l’emprunter et que beaucoup de citoyens craignent qu’un jour l’un d’eux tombe à l’intérieur. Pis encore, à quelques mètres de là, ces eaux impropres passent au dessus de la conduite principale d’eau potable alimentant le village, enfouie de quelques centimètres dans la vase de la rivière. Ceci étant, les grandes chaleurs arrivent et les risques de maladies deviennent grandioses, sans oublier les désagréments qui sont causés quotidiennement aux riverains et aux habitants des quartiers proches de la rivière qui seront amplifiés en été par la prolifération de moustiques.

L. BEDDAR
Article paru dans la dépêche de kabylie du31/5/2005