L’association “Les amis de l’école cheikh Ahaddad” est née
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Le wali de Béjaia, recevant mercredi les membres du comité d’organisation des festivités du Centenaire de l’école cheikh-Ahaddad, avait promis d’envoyer dans les plus brefs délais une commission pour élaborer une fiche technique globale nécessaire à son aménagement.
Le lendemain, tôt le matin, une délégation composée du chef de la daira de Seddouk, du président d’APC, et du responsable de la Duch s’est rendue sur les lieux pour relever les insuffisances que recèle cette école afin de lui dégager un budget spécial approprié.
Dans l’après-midi, le directeur de la culture de Béjaia, leur emboîtant le pas, s’est rendu lui aussi à Takhelouith de cheikh Ahaddad pour constater son état de délabrement et dégager les fonds nécessaires à sa reconstruction.
Toujours, dans l’après-midi, l’école a renoué avec ses anciens élèves, venus créer l’association intitulée “Les amis de l’école”. Ils affluaient de partout en auto ou à pied, chacun à tenu à honorer de sa présence un événement inédit, car “on n’assiste à un centenaire qu’une fois dans sa vie!” dit on.
L’école en goguette, se languissant au soleil de printemps, nonchalante et superbe. Un monument du savoir auquel chacun s’empresse de retrouver ? Tous les regards se figeaient sur ces ostentatoires mémoriaux et séculaires qui rappellent le bon vieux temps, quant ils étaient tous des anges. En plus des salles de cours, du préau, des toilettes et de la grande cour, la plus remarquable est la cloche.
Suspendue au même endroit elle a invité, peut-être, certains pour une dernière fois, les amis de l’école à rentrer à la cantine faisant office pour la circonstance de salle de réunion.
Avant l’entame des travaux, la cour de l’établissement grouillait de nostalgiques de tout âge et les retrouvailles vont bon train avec ces accolades et ces souvenirs émouvants entre personnes qui ne se sont pas vue pendant des décennies ! Ce sont les anciens des années 1940 qui ont ouvert le bal.
Au nombre de sept, assis autour d’une table, dans la cour de l’école, sous un soleil doux et printanier, scrutant de temps à autre la montagne d’Achtoug encore nappée de la poudreuse qui caresse la vue, dépayse le regard et impressionne l’esprit et posant pour un film face à la caméra remémorent les années fastes de leur jeunesse passée dans cette école.
La palme d’or est revenue à M. Oulghadi Youcef, un intellectuel à la mémoire impeccable, malgré le poids de l’âge, a raconté avec des détails près, tout ce qui se réalisait en son temps : du journal qu’imprimait l’école, à la correspondance avec les élèves des écoles métropolitaines aux excursions dans les champs ou en ville. Le groupe a déploré l’absence inattendue de Hadj Meziane, doyen de l’école et seul encore en vie de la génération qui a fréquenté l’école durant les années 1920.
A l’intérieur de la grande salle, la génération post-indépendance, dans une ambiance conviviale, s’est réuni afin de dégager un bureau de 15 membres qui puisse prendre les destinées de l’association qu’ils venaient de créer. Lors d’un débat d’une correction exemplaire, plusieurs personnes ont pris la parole pour formuler des suggestions. Le bureau constitué est composé de 13 hommes et de deux femmes comme membres permanents et de plusieurs membres d’honneur parmi leurs aînés.
L. Beddar
in la dépêche de kabylie du 13 mars 2005