c’est apprendre ou à léser

Quelle est donc la cause du naufrage de notre école qui a réussi… à échouer ? Est-ce la faute au manuel scolaire qui, chaque année, est livré aux élèves en retard et toujours en nombre insuffisant sans compter la quantité d’erreurs contenue dans le contenu ? Est-ce la faute à la surcharge (électrique ?) des classes qui fait que le courant ne passe pas entre maîtres et élèves ? Est-ce la faute aux horaires, pour ne pas dire horreurs, et aux programmes, pour ne pas dire prodrames, qui font perdre aux professeurs leur temps et leur ton ? Est-ce la faute à la démission des parents occupés à remplir des missions au marché, et ne fréquentent donc l’école qu’une fois… par an ? Est-ce la faute à la formation inachevée des formateurs… qu’on a fini par achever à coups de « circule air » ? Est-ce la faute à l’insuffisance ou à l’absence du matériel didactique qui a amené l’enfant à tâtonner au lieu de tâter, à regarder au lieu de voir, à entendre au lieu d’écouter ? Oui, il y a un peu de tout cela. Mais peut-être est-ce aussi la faute à notre totale méconnaissance de l’utilisation du tamis : au lieu de l’employer pour séparer la bonne graine de l’ivraie, nous nous sommes évertués à cacher le soleil avec ? Et dans ces conditions, bien sûr, l’insolation « scolaire » était inévitable !

Khaled Lemnouer