CONFÉRENCES… QU’ON FAIT RANCE

Art : trois petites lettres pouvant conditionner l’avenir d’une société.
 
L’art, c’est-à-dire l’adresse, l’habileté, le savoir-faire… est un moyen d’obtenir un résultat. Un résultat positif certes, mais aussi (malheureusement) un résultat négatif.
Aussi peut-on utiliser un art pour cacher un autre art. Exemple : la démagogie (l’art d’exploiter la passion des masses) peut être pratiquée pour faire écran à la démocratie (l’art d’exercer la libre pensée).
 
Mais revenons aux arts proprement dits. Dans certains pays, la sculpture, la musique, la danse, le théâtre, la peinture, le cinéma, la bande dessinée… sont autant d’arts pour lesquels aucun signal de départ n’a été donné, si bien qu’on ne peut pas parler d’arrivée à cause de… l’art rivé ! Les prétendus gens de l’art parlent de culture du matin au soir, mais ce n’est que péroraison oiseuse. En vérité, ce qui motive ces personnes, ce n’est ni l’art ni les gens, mais bien l’ar… gent. Et pour quelques ares de plus, elles sont prêtes à sacrifier tous les arts !
 
Il est indéniable que sans l’art, sans la culture, sans le savoir-faire, une société est vouée à la décrépitude. Cependant, un simple arrêté ne suffit pas à répandre la culture même si ce mot renferme les lettres A.R.T. Non, la connaissance ne se décrète pas, elle s’acquiert ! Et pour l’acquérir, il faut non seulement mettre les moyens humains et matériels au service du savoir, mais aussi et surtout permettre l’expression de l’intelligence dans un vaste champ culturel et artistique. La pensée étant universelle, elle doit rester universelle.
 
Pour cacher leur tare et leur retard, les têtes de l’art de ces pays (même s’ils sont parfois des gens bons) prennent à leur compte la citation de Destouches : «La critique est aisée et l’art est difficile.»
 
Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que, dans ces pays, l’art est critique et la difficulté est aisée.
 
Khaled Lemnouer