C’ est l’ été !
Après un hiver rigoureux, un printemps pour qui l’ hiver a grignoté quelques semaines et en voici arrivé l’ été de toutes les convoitises, vacances pour ceux qui peuvent se le permettre, mariages programmés depuis belles luettes, ici ou de l’ étranger pour notre communauté émigrée, organisations d’ excursions en mer et de tournois sportifs, etc.
Depuis la mi-juin le trafic sur la route nationale 74 devient de plus en plus dense. Les voitures immatriculées « 16 » sont les plus abondantes pour les nationaux résidents en algérie et de toutes les immatriculations des départements français pour nos émigrés qui reviennent en vacances dans leurs villages pour allier détentes, visites familiales et affaires (mariage, achat immobilier.).
Pour les jeunes, beaucoup attendent avec impatience ce retour des émigrés, synonyme de bonnes affaires pour ceux qui cherchent à s’ établir en France par le biais d’ un mariage mixte, devenu de nos jours une issue pour beaucoup de jeunes.
Mais dans nos villages, si certains jeunes ont la tête ailleurs, attendent avec impatience et angoisse la proclamation des résultats des examens scolaires, d’ autres ont tracé le premier sillon des excursions en mer ce vendredi.
Tôt le matin, sac au dos ou en bandoulière, une centaine de jeunes estivants attendaient à l’ arrêt principal de Tibouamouchine l’ arrivée du bus qu ‘ils ont loué pour un aller retour à raison de 100,00 da la place. Pour marquer leur passage et attirer l’attention des uns et des autres lorsqu ‘ils traversent une ville ou un village, souvent les têtes sorties des fenêtres, ils répètent les chansons en choeur et en polyphonie accompagnées des derboukas et des trompettes. A Tibouamouchine, de telles scènes sont monnaies courantes durant toute la saison estivale et se passent généralement les matinées, au départ des convois qui affluaient des villages fort nombreux de Beni ourtilane et de Béni maouche, et les après midi au retour et parfois tardivement dans la nuit.
Si le vendredi est sacré pour les excursions en mer, les autres jours de la semaine, les jeunes ne chôment pas du tout. Des tournois sportifs sont organisés ça et là et chaque après midi, les villages se vident de la frange juvénile. Dans les stades de fortune, par faute de tribunes, les jeunes suivent les rencontres en prenant place sous des arbres ombrageux formant un décor indescriptible. Les moins jeunes égayent les présents par des ambiances festives qui donnent un peu de piment aux matchs plaisants et très suivis.
Ce sont peut être des moments forts pour une jeunesse, qui en plus de la mal bouffe et de la mal vie, souvent en manque d’ emploi, elle s’ organise tant bien que mal pour oublier un tant soi peu, les affres de la vie du reste de l’ année, morose et monotone, en se créant des moments d’ évasion même avec la bourse vide. Le reste de la journée, ils déambulent sur les trottoirs en faisant des va et vient ou se détendent dans des placettes aux abords de la grande route pour voir plein les yeux toutes ces subtilités qui passent..
L.BEDDAR
05/7/2005