Ecole primaire Cheikh Belhaddad de Seddouk Ouadda

De l’enthousiasme à l’amertume !

 Erigée sur la protubérance d’une colline telle une citadelle inexpugnable, bien aérée et exposée au soleil, l’endroit a été choisi d’ailleurs par l’érudit Cheikh Belhaddad qui a fondé son école coranique en 1850, car c’est d’elle qu’il s’agit, celle-ci accueillant des étudiants venant de partout. Après son arrestation, son incarcération et sa mort en prison, l’administration française l’a confisquée pour la reconvertir en 1905 en école pilote d’enseignement des techniques agricoles. Fermée durant la Guerre d’Algérie, elle est rouverte après l’indépendance comme école primaire portant le nom du chahid Bounzou Zoubir avant qu’elle ne soit baptisée en 1971 lors des festivités célébrant le centenaire des événements de l’insurrection populaire d’avril 1871 comme école primaire cheikh Belhaddad de Seddouk Ouadda. C’est une école centenaire qui a le mérite d’avoir formé nos grandsparents, nos parents, nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants, et qui a résisté à une guerre, à la force de la nature ou simplement aux effets du temps. En guise de reconnaissance, en avril 2005, des festivités grandioses marquant son centième anniversaire lui ont été organisées. En goguette, elle a retrouvé ses anciens élèves de la génération des années 30 à la plus récente, venus en masse lui rendre un vibrant hommage. Une jubilation délirante se lisait sur les visages :
joie des retrouvailles, accolades et rappel de souvenirs et chacun a le sentiment d’être au milieu de la marmaille d’antan. Quel bonheur à entendre. A voilà le petit untel ! Quelle tendresse dans ces acclamations joviales ! On a presque oublié qu’on est âgé ! A cette occasion un film a été tourné sur place pour immortaliser l’événement et on a profité par la même de la présence de chacun pour créer une association intitulée les «Amis de l’école ». Le directeur de la culture de Béjaïa de l’époque, invité pour la circonstance, a chargé son porte-parole d’informer les organisateurs que le ministère de la Culture a alloué pour cette école une somme de 5 millions de dinars pour la création d’une bibliothèque scolaire. Le comité d’organisation le prenant au mot a immédiatement procédé à l’aménagement de deux anciennes classes les transformant en salles de lecture. Si le mobilier et les équipements ont été réceptionnés à temps, paradoxalement à cela, le manque de suivi du dossier qui moisit sans doute quelque part dans un tiroir, a fait que les livres n’ont pas été réceptionnés à ce jour. La question que le commun des mortels se pose à ce sujet est la suivante : d’abord pourquoi les livres n’ont jamais suivi et ensuite pourquoi donc une bibliothèque sans livres ? ( l’école a perdu il y a quelques mois deux de ses meilleurs élèves des années 40, artisans et acteurs de ces festivités que Dieu ait leur âme. Il s’agit de son premier directeur post-indépendance en l’occurrence Benslimane Belgacem, et de notre cher ami Oulghadi Youcef, auxquels nous rendons un vibrant hommage). Pour celui qui s’y rend aujourd’hui, il constatera amèrement le devenir de cette école qui est depuis en décadence. Elle se trouve dans un état pitoyable de dégradation avancée à tous points de vue. Pour cela, certains enseignants et parents d’élèves chez qui la déception est profonde, devant cette situation alarmante, las de prendre leur mal en patience et ne sachant pas à quel saint se vouer pour que leur établissement retrouve son aura, nous ont fait part de leur vive inquiétude quant au devenir de leur école qui va de mal en pis, selon eux. Sur les lieux, un enseignant, la gorge nouée et révolté par cet état de fait, nous a montré l’état de détérioration des blocs sanitaires qui demandent à être
rafistolés dans les meilleurs délais. Cet enseignant a témoigné aussi des dégâts subis par ce monument scolaire qui a formé des générations de cadres. L’absence d’une clôture favorise, selon lui, la pénétration des chiens errants et les visites nocturnes des voleurs qui ont subtilisé lors de leurs différents vols des denrées alimentaires, des poêles à mazout et d’autres matériels. Il nous montrera par la suite le vaste jardin de l’école livré aux prédateurs de tout bord qui ont fait de lui un lieu de prédilection pour se saouler ou se droguer laissant à la fin de leur besogne sur place des détritus et des bouteilles vides de vin et de bière. Que d’orangers, de grenadiers, d’amandiers, de figuiers, d’oliviers, etc. sont morts par manque d’entretien. « Je me souviens quand j’étais élève, on attendait impatiemment l’arrivée de la campagne des fourrages ou de la cueillette des olives pour participer au ramassage. Cette année, les voleurs d’olives ont agi en plein jour pour accomplir leurs forfaits », témoigna cet enseignant. Les écoliers arrivent par une piste dangereuse, laquelle est pentue, étroite, caillouteuse, boueuse en hiver et saturée de pierres, de tuyaux en galvanisé d’eau potable et d’une conduite d’assainissement d’eaux usées. Plus grave encore, les potaches longent un tronçon dangereux de la RN 74 sur environ 500 mètres et l’absence de dosd’âne qui puissent obliger les chauffeurs circulant à vive allure à réduire la vitesse, fait planer les risques d’accident sur les bouts de chou. Dans ce contexte, les difficultés scolaires de nos enfants sont innombrables dans une école passant de l’enthousiasme à l’amertume où leur réussite ne semble pas être l’objectif premier. Pourtant et logiquement, elle se doit d’être à la hauteur des aspirations des écoliers en construction de leur avenir lointain! Comment alors réussir le pari de l’intelligence dans une école où tous les clignotants sont au rouge ? 

L.BEDDAR                                

Le dvd spécial festivités du 135ème anniversaire du 8 avril

Le dvd spécial festivités du 135ème anniversaire du 8 avril est disponible !!!

D’une durée de 1h 12 min, cette vidéo est constituée de 3 chapitres.

chapitre1: Tout le programme des festivités du 8 avril de la levée des couleurs le matin à Seddouk Ouffella aux visites de differents sites en passant par le dépôt d’ une gerbe de fleurs sur la stèle de Cheikh Ahaddad à Seddouk.

chapitre 2:un résumé des différentes compétitions sportives organisées durant la 1ère semaine du mois d’avril ( Foot ball, hand ball, judo, athlétisme..)

chapitre 3: consacré à la visite du Ministre des affaires religieuses, les préparatifs, le repas, les différentes interventions , chants et pièce théâtrale.

cette vidéo est basée sur le reportage amateur réalisé par Omar Bensadoune .

Bien entendu , l’integralité de la recette provenant de cette vente sera consacrée à une action d’interet général en direction de notre jeunesse à Seddouk Ouffella que pilotera votre association ASSECFAL.

Alors à vos commandes !!!

Prix de vente port compris( pour la France métropolitaine ): 15 euros.

Le cd “La Chorale Azerour ” est encore disponible, n’hesitez pas à le commander aussi.

modalités de paiement: chèque ou virement bancaire ( voir Rib ici)

envoyer votre chèque libellé à l’ ordre de :

Association ASSECFAL , 8 villa Albert Camus 93270 Sevran

pour plus de renseignements :merci de me contacter pat Email à:

hamane@seddouk-ouffella.com

NB: Quelques exemplaires seront disponibles le dimanche 4 juin à l’ occasion de l’ assemblée générale de l’ Association AFSOU à Argenteuil.

Sevran, le 3 juin 2006

Le Wali à Seddouk Ouffella

Le Wali à Seddouk Ouffella

Il ya un an , le wali ( Préfet ) était persona non grata à seddouk ouffella à l’occasion notamment des célébrations du 100ème anniversaire de l’école primaire de Cheikh Ahaddad de Seddouk Ouadda ( Leqwri) et depuis tout semble revenir à la normale à l’instar de la visite qu’il vient d’effectuer au village de seddouk ouffella ainsi qu’à d’autres villages de la région ( lire l’article de L.Beddar à ce sujet ). Il faut reconnaître que l’administration a multiplié des gestes de bonne volonté en direction de notre village à commencer par la rénovation de Takhlwith, revêtement de la piste de l’Hara ouadda et de la route principale dont les travaux sont en cours sans oublier le projet de mur de soutènement en gabions du tronçon allant de Timechmachine à Tagoudit L’Hara Ouffella long de 200 m environ qui risque non seulement l’affaissement mais aussi constitue un danger pour la circulation automobile .A noter que certains de ces projets n’ont vu le jour que grâce à la diligence et la pugnacité de Nacer Bouda ( Akhlili) sans oublier Monsieur le chef de daira qui a prêté une oreille attentive aux doléances des habitants du village et a permis la mise en route de ses projets et leur accéleration.

Association ASSECFAL

Association ASSECFAL

C’est dans une ambiance chaleureuse et empreinte de convivialité que s’est déroulé le cocktail-débat organisé par le bureau de l’association Assecfal le samedi dernier à le Blanc Mesnil en vue de présenter les statuts de l’association ainsi que ses objectifs . Il s’en est suivi naturellement un débat autour notamment des actions qu’elle compte mener et de ses relations avec l’association Afsou .Les résponsables de l’association Assecfal ont rappelé les raisons qui les ont amenés à créer cette association et le contenu qu ‘ils comptent lui donner afin d’ oeuvrer à aider le mieux qu ‘elle peut les jeunes de Seddouk Ouffella et promouvoir nos artistes.

Merci pour les présents et tant pis pour les absents.

Sevran, le 10 mars 2006

Seddouk : CRA , tant qu’il y aura des hommes

Seddouk : CRA , tant qu’il y aura des hommes

Peut-on parler du comité du Croissant-Rouge algérien de Seddouk sans
évoquer le nom de l’un de ses cofondateurs, un humaniste authentique,
simple et généreux qui a émergé parmi les enfants que Seddouk Oufella a vu
naître ? Ce bénévole infatigable ne peut être que Bouda Nacer, un homme de
41 ans et père de quatre poupons qui a voué ces sept dernières années à la
cause des démunis dans la commune de Seddouk. En plus de ses activités au
sein du C-RA, il assume aussi la fonction de secrétaire général par
intérim de la municipalité depuis octobre 2003 et il est nommé le
27/07/2005 pour un laps de temps comme chargé de la gestion des affaires
de la commune de Seddouk pour la période qui intervient entre la
dissolution de l’ancienne assemblée jusqu’à l’élection de la nouvelle
assemblée.
Son parcours de militant de la solidarité entamé en 1998 comme trésorier
au sein de cette institution de bienfaisance est jalonné de succès, trois
ans, c’est-à-dire en 2001, il est élu président de ce comité poste qu’il
occupe à ce jour. “C’est en 1998 qu’un groupe de citoyens ont fait appel à
moi pour participer à la création d’un comité du C-RA. Comme l’initiative
est louable, j’ai intégré le groupe. Depuis j’ai découvert une seconde
famille, celle des démunis”, dira notre généreux bonhommes, rencontré en
marge d’une campagne de circoncision.
En effet, une opération de circoncision collective, a été organisée par le
C-RA de Seddouk le 30 octobre coïncidant avec le 27e jour de Ramadhan. “La
campagne de circoncision collective que nous organisons chaque 27e jour du
Ramadhan est devenue une tradition. Et cette année ce sont quinze enfants
démunis qui sont concernés, ils ont bénéficié d’une prise en charge totale
avec un en prime un trousseau pour chacun composé d’une tenue
vestimentaire et de jouets”, poursuit-il.Pendant cette journée mémorable,
la solidarité était de mise puisque des couffins ont été distribués aux
démunis. “Nous avons distribué aussi 200 couffins à des démunis, qui ont
des enfants et nous allons continuer sur notre élan jusqu’à la fin de ce
Ramadhan par une visite à l’hôpital durant la journée de l’Aïd”,
enchaîna-t-il.
Auparavant, c’est-à-dire à la rentrée scolaire, le comité de C-RA a pris
en charge les écoliers les démunis de toute la commune de Seddouk pour la
distribution des trousseaux scolaires. “Ce sont 384 élèves de parents
démunis des trois CEM et des 15 écoles primaires de la commune qui ont
bénéficié chacun d’un trousseau scolaire complet, comprenant une blouse et
un cartable de fournitures scolaires”, précisera notre interlocuteur.
Ayant l’habitude d’organiser des colonies de vacance et voulant s’assurer
une autonomie de l’encadrement, le mois de juillet passé, il a envoyé pour
une formation de secouristes, huit agents parmi ses bénévoles. “Cette
formation de secouriste est indispensable pour nos agents qui encadrent de
jeunes enfants lors des excursions, des colonies de vacances.”, souligna
Mr Bouda.
Notons aussi que le comité a ouvert une pharmacie que gère un technicien
de la santé depuis 2002. “Elle est approvisionnée en médicaments non
périmés, par les citoyens et les émigrés. Les médicaments sont délivrés
aux malades sur présentation d’une ordonnance médicale”, ajouta-t-il.
S’agissant des moyens dont dispose le comité, il possède un local à la
cité des 48 logts, un fourgon en panne. 17 bénévoles qui travaillent en
permanence et que renforcent des bénévoles occasionnels durant le mois de
Ramadhan. La municipalité a était tout le temps présente à ses côtés à
chaque fois qu’il y a nécessité, en plus des conventions d’argent, elle
met à sa disposition, notamment durant le mois de Ramadhan, un véhicule de
service, avons nous appris de son président. Concernant les ressources, ce
responsable, affirme qu’il y a une large adhésion de la population locale
et de notre communauté émigrée. “En plus des 200 000,00 DA que la
municipalité a accordé comme subvention pour le restaurant, grâce à la
solidarité des citoyens, que je remercie au passage, nous sommes arrivés à
satisfaire la demande”, témoigne-t-il. Cependant, il profite de l’occasion
pour lancer un appel aux âmes charitables qu’ils contribuent davantage.
“Je lance un appel aux citoyens qui ont les moyens d’apporter davantage
leur solidarité, ce qui va nous permettre d’étendre notre élan à d’autres
actions telles la prise en charge des malades, l’aménagement
d’infrastructures sociales et culturelles.”, Lança-t-il comme mot de la
fin.

seddouk, le 06/11/2005
L. Beddar

SON VILLAGE

SON VILLAGE

Son village, c’est ce qui reste à évoquer quant on a tout oublié.

Si loin, même si les conditions ne s’y prêtent guère, on a toujours envie d’y aller le visiter.

Le temps d’un laps séjour, pour se ressourcer, voir toutes les nouveautés et se reccuillir sur les tombes de ceux qui nous ont quitté.

Le premier jour de notre arrivée, même dans les ténèbres de la nuit.

Ce sont tous les membres de la famille, grands et petits, proches et lointains, qu’y affluaient.

Le lendemain, c’est au tour des voisins et amis qui parvenaient.

Profiter de ces si belles journées qu’on ne retrouve pas ailleurs.

Première sortie, premier tour d’horizon, les rues et les venelles du village.

Aller à la rencontre de toutes ces maisonnettes proprettes et ardentes, gardant encore un charme éblouissant.

Sortir dans les champs pour s’humecter le gosier d’eau minérale et limpide sortie des entrailles de la terre.

S’engouffrer dans des pinèdes pour humer l’air pur qui nous manquait.

Monter plus haut sur la montagne, dominer les vallées et contempler les splendides paysages

Voir toutes les roses sauvages et s’enivrer de leur parfum, de leurs agréables senteurs qui montent aux narines.

Quoi que l’on dise, quoi que l’on pense, son village, même s’il est laid, ne peut être perçu que comme le plus beau des villages du monde.

C’est pourquoi l’on considère que le globe tourne autour de lui.

L.BEDDAR

révolution d’ avril 1871 : Graves conséquences sur le foncier

révolution d’ avril 1871
Graves conséquences sur le foncier

La dépossession des fellahs par le système colonial a été répressive. Afin de s’ emparer au maximum des meilleures terres, et installer par voie de conséquence un grand nombre de colons européens sur de grands périmètres agricoles, il a eu recours à de nombreux moyens illégaux et répressifs contre les paysans dont l’ attachement aux terroirs était très profond.
Ainsi, le but recherché est bien clair, il s’ agit d’ une répression qui se veut exemplaire, dirigée contre les tribus qui sont ainsi spoliées de leurs terres, de leur unique moyen de subsistance. Au total, les quarante premières années de la conquête (1830-1870) se soldèrent pour les fellahs par la perte d’environ un million d’hectares dont la plus grande partie est située dans les riches plaines et terroirs. Mais, la spoliation des fellahs ne s’est concrétisée qu’après de longues de résistances des populations rurales et les luttes engagées contre les forces d’occupation n’ont pas été interrompues.
Les premières confiscations se sont limitées aux biens habous et biens beyliks qui sont utilisés auparavant par les turcs pour l’entretien des écoles, mosquées et établissements publics. Ces confiscations peu importantes ont permis l’installation des premiers colons. Très vite les expropriations s’étendent et touchent de nombreuses tribus. Soit par la séquestre ou par l’expropriation qui les avaient frappés, les paysans algériens se trouvaient en grande partie dessaisis de la propriété du sol sur lequel ils étaient installés séculairement Ces expropriations des tribus est la conséquence directe de l’extension et de la génération de la résistance qui s’est multipliée dans plusieurs régions du pays et celle menée par Cheik El Haddad et El Mokrani en 1871 est considérée comme étant le plus grand soulèvement qu’à connu la paysannerie algérienne, avant la grande révolution de novembre 1954.
Ainsi, au début d’avril de 1871, les mokrani d’Ath Abbas rencontrèrent dans leur medersa à Seddouk ceux de la confrérie de Mouhaned Améziane ben Cheik El Haddad. Après une semaine de discussions, ils parvinrent à un accord et les membres de la confrérie (les khouan) attendaient impatiemment l’ordre qui allait lancer dans le soulèvement l’ensemble des tribus de la Kabylie.
L’insurrection de Cheik El Haddad
Attendant le jour du marché, le samedi, en dépit de son age avancé (80 ans) et de sa santé fragile, Cheik El Haddad proclama le djihad sur la placette de Seddouk, dans la wilaya de Bejaia comme il a été convenu lors des différentes consultations avec les mokrani qui ont furent de même chez eux pour rassembler un grand nombre de guerrier.
Devant une assistance composée de plusieurs milliers de personnes, Cheik belhaddad, après avoir dirigé la prière publique du d’hor, soutenu par ses deux fils Aziz et m’hand, se fraya un chemin parmi l’assistance, se dégageant de ses fils et avança seul, il jeta sa canne par terre, se redressa face au soleil et exhorta la foule à combattre les oppresseurs. Plus de cent vingt milles combattants, représentant deux cent cinquante tribus se rallièrent vite à l’appel.
Les premières dépossessions des terres agricoles dans la région sont les causes qui ont motivé les masses populaires à se structurer derrière ce mouvement insurrectionnel populaire qui a rassemblé un grand nombre de tribus, embrasant ainsi de vastes régions du centre du pays, notamment la Kabylie dans son ensemble mettant sérieusement en péril tout le système colonial. La foi et la détermination des paysans à reconquérir leurs terres ont motivé les moudjahiddines à pourchasser et harceler les forces coloniales et leurs alliés durant plus d’une année. Mais la réponse par l’occupant français est des plus farouche, qui a mobilisé un arsenal militaire composé de plusieurs hommes, d’armes et de munitions. Cette offensive de l’ennemi a fait un carnage parmi les moudjahiddines, les villages de Seddouk d’ath abbas, fer de lance de la résistance, ont payé un lourd tribut. Chaque famille dénombre en son sein des morts des mutilés et certaines même des déportés, tandis que les deux héros ont été capturés et déportés en nouvelles calédoniens. La défaite des masses paysannes fut accompagnée de graves conséquences.
Châtiment
En effet, ces conséquences se sont traduites aussitôt par de violentes réactions contre les fellahs en zone rurales. En plus de la dépossession des meilleurs périmètres de leurs terres, ils étaient sujets à de nombreux châtiments exemplaires aux effets durables dans le temps et l’espace. Parmi ces châtiments, les sanctions les plus répressives furent celles qui imposent à la population de verser une très forte amende de guerre et la déportation d’un grand nombre de révoltés parmi eux les chefs de guerre Aziz Bel Haddad et Boumezrag El Mokrani vers une île du pacifique, la nouvelle Calédonie.
Cette déportation est l’une des pages sombres des premières années de l’histoire de l’Algérie colonisée.
Autre conséquences, plus de 500.000ha ont été séquestrés dans la région de Seddouk. Du piémont d’Achtoug jusqu’à l’oued Soummam, pour leurs soutient indéfectible à Cheik El Haddad dans sa lutte contre l’occupant français, les villageois ont subi les pires châtiments de l’administration coloniale qui les a spoliés des meilleurs terres. C’est ainsi qu’un administrateur colonial de la région rassembla les villageois sur la parcelle deTaklath, limite entre la plaine et les terres situées sur le relief montagneux, debout au milieu de celle-ci, se positionne le visage bien orienté vers la montagne d’Achtoug, les mains allongées et tendues horizontalement, décrète que les terres se trouvant derrière lui, c’est-à-dire sur la plaine et jusqu’à la limite de l’Oued Soummam sont séquestrées et versées au domaine public qui les a attribués aux colons. Ces villageois ont été appauvris et dépouillés de leurs meilleures terres et seules les terres des montagnes qui ne sont guère favorable aux cultures de rendement donc qui ne présentent aucun intérêt pour les colons, leurs ont été laissées. Cette situation a fait naître un dualisme entre deux secteurs. Le secteur moderne, détenu par les colons, composé des meilleures terres des plaines, fortement équipé en matériel moderne grâce aux financements accordés par les banques, réalise des rendements et des profits importants et la production y afférente est exportée vers la métropole.
Le secteur traditionnel pauvre, détenu par les paysans algériens ne bénéficie pas de crédits bancaires ou de toute forme d’aide d’où les rendements dégagés sont très faibles. Les parcelles situées en haute montagneuses au relief accidenté ne sont pas accessibles à la mécanisation et sont travaillées avec des moyens archaïques. C’est une agriculture de subsistance.

L.BEDDAR

14 juillet 2005

C’ est l’ été !

C’ est l’ été !

Après un hiver rigoureux, un printemps pour qui l’ hiver a grignoté quelques semaines et en voici arrivé l’ été de toutes les convoitises, vacances pour ceux qui peuvent se le permettre, mariages programmés depuis belles luettes, ici ou de l’ étranger pour notre communauté émigrée, organisations d’ excursions en mer et de tournois sportifs, etc.
Depuis la mi-juin le trafic sur la route nationale 74 devient de plus en plus dense. Les voitures immatriculées « 16 » sont les plus abondantes pour les nationaux résidents en algérie et de toutes les immatriculations des départements français pour nos émigrés qui reviennent en vacances dans leurs villages pour allier détentes, visites familiales et affaires (mariage, achat immobilier.).
Pour les jeunes, beaucoup attendent avec impatience ce retour des émigrés, synonyme de bonnes affaires pour ceux qui cherchent à s’ établir en France par le biais d’ un mariage mixte, devenu de nos jours une issue pour beaucoup de jeunes.
Mais dans nos villages, si certains jeunes ont la tête ailleurs, attendent avec impatience et angoisse la proclamation des résultats des examens scolaires, d’ autres ont tracé le premier sillon des excursions en mer ce vendredi.
Tôt le matin, sac au dos ou en bandoulière, une centaine de jeunes estivants attendaient à l’ arrêt principal de Tibouamouchine l’ arrivée du bus qu ‘ils ont loué pour un aller retour à raison de 100,00 da la place. Pour marquer leur passage et attirer l’attention des uns et des autres lorsqu ‘ils traversent une ville ou un village, souvent les têtes sorties des fenêtres, ils répètent les chansons en choeur et en polyphonie accompagnées des derboukas et des trompettes. A Tibouamouchine, de telles scènes sont monnaies courantes durant toute la saison estivale et se passent généralement les matinées, au départ des convois qui affluaient des villages fort nombreux de Beni ourtilane et de Béni maouche, et les après midi au retour et parfois tardivement dans la nuit.
Si le vendredi est sacré pour les excursions en mer, les autres jours de la semaine, les jeunes ne chôment pas du tout. Des tournois sportifs sont organisés ça et là et chaque après midi, les villages se vident de la frange juvénile. Dans les stades de fortune, par faute de tribunes, les jeunes suivent les rencontres en prenant place sous des arbres ombrageux formant un décor indescriptible. Les moins jeunes égayent les présents par des ambiances festives qui donnent un peu de piment aux matchs plaisants et très suivis.
Ce sont peut être des moments forts pour une jeunesse, qui en plus de la mal bouffe et de la mal vie, souvent en manque d’ emploi, elle s’ organise tant bien que mal pour oublier un tant soi peu, les affres de la vie du reste de l’ année, morose et monotone, en se créant des moments d’ évasion même avec la bourse vide. Le reste de la journée, ils déambulent sur les trottoirs en faisant des va et vient ou se détendent dans des placettes aux abords de la grande route pour voir plein les yeux toutes ces subtilités qui passent..

L.BEDDAR

05/7/2005

Nadir Belhaddad : Un chanteur au talent avéré

Nadir Belhaddad

Un chanteur au talent avéré

Belhaddad nadir, un nom qui fait vibrer les coeurs de milliers de jeunes et de moins jeunes, un nom aux sonorités rugueuses qui enflamment les foules.
Né un certain 30/06/1977 à Seddouk oufella, il a débuté dans la chanson dés son jeune âge et ce n’est qu’en 1997 qu’il a commencé à s’initier à la guitare. Auteur, compositeur et interprète de talent, sa première cassette de 6 chansons, sortie le 27/02/2003 chez les éditions gouraya dont une chanson a été consacrée à son idole, Lounis Ait Menguellat, intitulée « Ithri iguenouane ». Celle-ci a eu un grand retentissement chez le grand public qui a découvert en lui une relève digne de ce nom qui manquait tant pour la région.
Dés sa participation à un gala est annoncée, la nouvelle se propage de bouche à oreille à travers toutes les contrées limitrophes. Le soir venu, c’est la ruée vers le lieu du spectacle, a pied, en, moto ou en voiture. Le trajet en vaut la peine même si on a roulé des kilomètres. C’est ce qui a été constaté lors de la fête organisée par un particulier ce jeudi.
Égalà lui-même, sa montée sur scène se fait souvent avec envoûtement. Habillé d’ un jean et d’ une chemise au col ouvert, la main gauche tenant sa guitare et celle de droite levée pour saluer son public, il attaque aussitôt et l’ explosion de la foule s’ arrête brusquement pour entendre cette voix sublime suivie des fredons de la guitare et de la résonance assourdissante de la derbouka. Une fois ses chansons toutes chantées, il puise dans le riche et varié répertoire de son idole.
Ses fans constitués surtout de jeunes à l’ âge des fleurs et de déferlement des passions restaient suspendus pendant tout le temps de sa production sur scène, sans brancher, l’ oreille attentive pour capter les vers qui expriment simplement et admirablement la souffrance et le désespoir de cette frange juvénile avec qui, il partage le combat pour une Algérie prospère et démocratique.
L’ amour est présent dans l’oeuvre du chanteur avec deux chansons : « ayoul igavghane zhou » et « mazal ayahviv thirga ». Il a chanté aussi la mort dans « netskhilam almouth yetsaouine ». Et enfin, il a consacré deux chansons pour les événements douloureux de la Kabylie dans « lahna » et « ankaval ».

Cet artiste d’ une simplicité exemplaire, a pris une option pour monter plus haut sur le podium, grâce à son sérieux, sa voix bien raffinée et ses paroles bien mesurées.

L.BEDDAR
25/6/2005.

Merci à L. Beddar pour cette révélation qui vient à point nommé, notre région effectivement manque cruellement de jeunes talents susceptibles non seulement de prendre la relève mais aussi propulser la musique kabyle vers le sommet, notre devoir serait de les faire connaître et surtout de les aider. Pour ma part, je vous ferai un portrait détaillé de l’ artiste agrémenté de photos et de quelques extraits de son oeuvre dès mon retour du Bled.

Hamane

Seddouk Ouffella entendu

Seddouk Ouffella entendu

Moins d’un mois après la viste du ministre des affaires religieuses M.GHOULAMALLAH Bouabdellah à Seddouk Ouffella, les plus hautes autorités de l’ état ont donné leur feu vert pour une série de mesures et projets de travaux venant à point nommé réaliser les voeux et doléances de la population de Seddouk Ouffella et de la famille Belhaddad.

La plus importante et non des moindres , le transfert des sépultures de Cheikh Ahaddad et de son fils Aziez du cimetière de Constantine à celui de Seddouk Ouffella , il s’ agit d’ une part de réparer une injustice commise par le colonialisme il ya plus d’ un siècle en refusant l’ enterrement de Cheikh Ahaddad et par la suite celui de son fils Aziez dans leur village natal et d’autre part exhausser les voeux de Cheikh Ahaddad qui dans son testament exhorte ses deux fils de l’ enterrer à Seddouk Ouffella .Aussi, afin de permettre aux pèlerins ,khwan et ziar de se recueillir sur le tombeau du Cheikh, un mausolée sera édifié ainsi qu ‘une salle de prière non loin du cimetiere.Par ailleurs, l’ ancienne maison de Cheikh Ahaddad qui est quasiment en ruine sera entièrement rénovée ainsi que les édifices jouxtant celle ci.

Joignant le geste à la parole, une importante délégation à sa tête Rachid Aissat, conseiller du Président de la République M.Abdelaziz Bouteflka s’ est rendue Samedi 20 mai à Seddouk Ouffella afin d’evaluer les différents travaux qui devront débuter normalement en juillet prochain.

Par ailleurs , il est prévu aussi de revêtir la piste de Lhara Ouaddda en bitume et de la prolonger jusqu’à l’ endroit prévu pour accueillir le mausolée de Cheikh Ahaddad et cela afin de permettre une meilleure desserte du site .

Hamane

Sevran , le 22 mai 2006

hamane@seddouk-